Mourinho, 54 ans, est arrivé peu avant 10h 00, horaire de sa convocation, en tâchant d’esquiver les journalistes présents devant le Tribunal de Pozuelo de Alarcon, banlieue huppée du nord-ouest de Madrid. Portant un sac, la tête baissée, il est entré seul par la porte principale, alors que ses avocats l’avaient précédé à l’intérieur. Selon le Parquet, la fraude présumée s’élèverait à 1,6 million d’euros en 2011 et 1,7 million d’euros en 2012, deux exercices pendant lesquels Mourinho était l’entraîneur du Real. Au cœur du dossier se trouve la question de la fiscalité des droits à l’image : le Parquet soupçonne le médiatique entraîneur portugais d’avoir utilisé des sociétés-écrans à l’étranger pour ne pas déclarer certains revenus publicitaires.
Lors de l’annonce de la plainte du Parquet en juin, Gestifute, la société de l’agent Jorge Mendes qui représente Mourinho, avait assuré que le technicien portugais avait «régularisé» sa situation auprès du fisc espagnol. Elle précisait que le Portugais avait payé plus de 26 millions d’euros d’impôts en trois ans.
En trois saisons sur le banc du Real, José Mourinho a remporté notamment une Liga (2012) et une Coupe du Roi (2011). Ces poursuites visant Mourinho rappellent d’autres procédures en Espagne, notamment celle lancée contre son compatriote Cristiano Ronaldo, attaquant-vedette du Real Madrid. Ce dernier, client comme Mourinho du puissant agent portugais Jorge Mendes, a été soupçonné d’une fraude fiscale présumée de 14,7 millions d’euros et mis en examen en juillet. Ces derniers mois, la justice espagnole s’est lancée dans des procédures tous azimuts pour lutter contre l’évasion fiscale dans le monde du football. L’Argentin Lionel Messi, star du Fc Barcelone, a ainsi été condamné à 21 mois de prison pour fraude fiscale, une peine ensuite commuée en amende.
7sur7