Fronde au sein du parti de Pape Diop : Le cadre «And Jubanti» veut «sauver» Bokk gis-gis

Un parti en léthargie, des militants et responsables abandonnés par la direction… le tableau est noirci de frustrations et de colère au sein de la Convention démocratique Bokk gis-gis. Ce qui a amené les responsables de 36 des 47 sections départementales de ce parti à se montrer déterminés à reprendre en main l’animation et le fonctionnement normaux de Bokk gis-gis. Par Justin GOMIS –
Le parti Convergence démocratique/Bokk gis-gis va, inévitablement, vers l’implosion. Des militants, réunis dans un cadre dénommé «And Jubanti Bokk gis-gis», ont décidé de reprendre en main les destinées du parti dirigé par l’ancien président du Sénat, Pape Diop. Une volonté qu’ils motivent par la léthargie qui caractérise le parti depuis 2019, le colmatage des listes lors des élections locales et législatives de 2022. D’après ce cadre, «les responsables des femmes, des jeunes, des cadres, des opérateurs économiques, des élèves et étudiants du parti se sont sentis abandonnés par la direction du parti, qui ne s’occupe plus de l’animation et de la formation des militants».
En plus, un groupuscule, disent ces militants, «profitant du mutisme incompréhensible du président Pape Diop, tente de saper les fondements du parti en prenant des décisions au sein de prétendus secrétariat national exécutif et comité directeur, qui ne reflètent pas la volonté des militants». Et pire, «pour décider de l’orientation du parti, aucune instance de base n’a été consultée».
Suffisant pour que «le cadre «And Jubanti Bokk gis-gis», représentant 36 départements sur les 47, se donne le droit de reprendre en main le parti afin de sauver ce qui peut encore l’être». Ainsi, ils ont décidé «de reprendre l’animation de toutes les instances du parti, d’engager une large concertation sur la participation du parti à l’élection présidentielle du 25 février 2024, de mener des échanges approfondis avec les différents candidats sur un programme politique de gouvernance aligné sur le (leur)».
Pour ces frondeurs, «le prochain Président doit avoir comme mission principale de doter notre pays d’institutions fortes et indépendantes les unes des autres». D’ailleurs, ils ont tenu à rappeler qu’ils ne coopèrent pas avec Benno bokk yaakaar, mais ils restent ouverts à toute offre de candidat qui épouserait leur projet politique. Et c’est dans ce sens qu’ils «lancent un appel à tous les frères et sœurs, pères fondateurs, militants et sympathisants, à venir reprendre le flambeau et continuer le travail entamé depuis 2012». Ils veulent, disent-ils, «la restructuration des instances du parti, de la base au sommet». Laquelle «sera proposée et défendue après l’élection présidentielle du 25 février 2024, pour préserver sa position parmi les plus grands».
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