Les épreuves de français et de maths prévues aujourd’hui pour les séries littéraires circulaient hier sur les réseaux sociaux. Celles d’histo-géo étaient déjà entre les mains des élèves dès la matinée d’hier alors qu’elles étaient programmées pour l’après-midi. Inquiétant !

Après le Concours général et les épreuves anticipées de philosophie, le Baccalauréat général 2017 est aussi escorté de soupçons de fuite. Plusieurs professeurs et surveillants, en poste dans plusieurs grandes agglomérations du pays et qui se sont entretenus avec Le Quotidien, certifient qu’il y a des cas de fuite. Selon certains, ils ont été interpellés par des élèves d’abord sur les sujets d’histoire-géographie en milieu de journée d’hier. Alors que l’épreuve – qui portait sur la guerre froide et la décolonisation en Indochine pour l’histoire et le traité de l’Alena et l’émigration dans l’Union européenne pour la géographie – était programmée pour les séries littéraires hier dans l’après-midi. Ces enseignants étaient surpris de constater que ces sujets étaient effectivement au menu de cette épreuve le moment venu. Ce n’est pas tout : les épreuves de français et de maths, prévues respectivement ce matin et cet après-midi pour les séries littéraires, commençaient à circuler durant la journée d’hier. Et les potaches étaient en train de se les partager sur les réseaux sociaux, notamment WhatsApp, et cherchaient les corrigés auprès de leurs enseignants.
En tout cas, Le Quotidien a réussi à authentifier ces épreuves qui portent l’entête de l’Office du baccalauréat et toutes les références, auprès de plusieurs sources qui ont l’expérience de cet examen. Evidemment, l’école se retrouve au cœur d’une nouvelle affaire qui risque de charrier les polémiques et remettre sur la table la sécurisation des épreuves.
Après l’éclatement des soupçons de fuite aux épreuves anticipées de philosophie, le ministère de l’Enseignement supérieur et de la recherche avait déposé une plainte contre X pour diffusion de fausses nouvelles. Babou Diaham, directeur de l’Office du bac, avait assuré que des enquêtes internes ont été effectuées en collaboration avec les enseignants. «Nous avons fait des recoupements qui n’ont montré aucune preuve irréfutable de fuite. Nous attendons les résultats de l’enquête par la justice. Et s’il s’avère qu’il y a fuite, les épreuves d’anticipées de philosophie seront reprises (…). Mais pour le moment, les épreuves qui ont déjà eu lieu sont maintenues», avait insisté le directeur de l’Office du bac.
Il rappelait lors de cette conférence de presse qu’il n’y a pas eu de fuite au Sénégal depuis 2002, appelant à éviter toute confusion avec les cas de fraude. «Le système est bien maîtrisé avec un nombre très réduit de personnes qui sont susceptibles d’accéder aux sujets et tout cela pour faire en sorte que les sujets soient sécurisés», rassurait M. Diaham.

Jusqu’ici, pas de réaction du directeur de l’Office du bac
Le journal Le Quotidien a tenté hier d’entrer en contact (deux appels téléphoniques et un sms) avec le directeur de l’Office du bac durant toute la soirée en vain, et saisi le ministère de l’Enseignement supérieur (deux appels téléphoniques suivis de réponses) pour recueillir la réaction de M. Babou Diaham suite à ces fuites. Là non plus, nos tentatives n’ont pas connu de succès. Les efforts de notre contact au ministère n’ont pas abouti.
bsakho@lequotidien.sn