Malick Gakou va au tableau. Et c’est pour peindre la situation sociale, économique et politique du pays. La couleur est sombre. «Les paysans peinent à se relever d’une campagne de commercialisation agricole complètement ratée, les travailleurs de la santé en sont à leur énième plan d’actions pour non-respect d’accords signés avec le gouvernement depuis 2014, la majorité des établissements de santé publics croulent sous le poids de la dette due par l’Etat au titre du remboursement des sommes engagées dans la Cmu, l’année scolaire a été sauvée de justesse dans l’Elémentaire et le Moyen-Secondaire, (…) pour, là aussi, le non-respect d’accords qui datent de 2014», a-t-il écrit dans un communiqué. Le président du Grand parti (Gp) plonge aussi dans l’eau pour souligner que la date du 20 juillet, annoncée à plusieurs reprises pour la fin de la grande pénurie à Dakar, «vient d’être dépassée sans que le problème ne soit réglé». Alors que les agents de la Senelec, à travers leurs syndicats, alertent sur «le retour imminent des délestages en raison d’une dette de 235 milliards due par l’Etat».
Pour lui, «Macky Sall n’en a cure», sa «seule et unique préoccupation» étant sa réélection. Et dans ce sens, le candidat à la Présidentielle constate que le Président et ses alliés «déploient toute leur énergie et toute leur imagination pour y arriver, y compris en tripatouillant la Constitution, en manipulant la loi électorale et en instrumentalisant la justice pour éliminer de potentiels adversaires». Gakou d’ajouter : «En plus de la loi sur le parrainage dont la finalité est d’empêcher certaines candidatures gênantes, celles de Karim Wade et de Khalifa Sall se heurtent d’ores et déjà à la volonté clairement affichée du pouvoir de leur priver de leur droit de participer à la prochaine Présidentielle.»
Selon lui, «au regard de la loi, rien ne peut empêcher Karim Wade de s’inscrire sur les listes électorales ni d’être candidat à n’importe quelle élection, s’il le souhaite». Tandis que pour Khalifa Sall, les «irrégularités flagrantes et grossières» relevées par la Cour de justice de la Cedeao «auraient dû entraîner l’annulation de la procédure et, donc, sa libération».
En définitive, le leader du Gp, qui dit être «à l’avant-garde» de ce combat, conclut que «le cas Karim Wade et Khalifa Ababa­car Sall est en réalité l’affaire de tous».