Le huitième plan d’actions du Cusems et du Saemss enrage les élèves du lycée de Galoya. Après le débrayage des enseignants hier, ils sont aussi sortis dans la rue pour exprimer leur mécontentement, après avoir déposé en amont, une demande de marche au niveau du sous-préfet de Saldé.Par Demba NIANG

– Entend-on l’appel des élèves ? Après que leurs professeurs ont quitté leurs classes à 9 H pour observer un débrayage, les élèves se sont retrouvés dans la cour du lycée pour donner la réplique : une marche. Sur place, ils ont harmonisé le trajet à emprunter, les motifs de leur procession qui doit être «pacifique» : le droit aux études. Tout le lycée de Galoya, qui fait partie des plus grands établissements du département de Podor, était dans la rue : la foule était à perte de vue. Mais les lycéens ont tenu à intégrer dans leur marche, les élèves de l’école privée Thierno Mama Aw et des deux écoles élémentaires. Les potaches des différents cycles ont emprunté plusieurs artères de la ville pour scander «nous voulons étudier», «sans les études, notre avenir est incertain».
C’est en gagnant la route nationale que les élèves ont rencontré une voiture de la brigade de gendarmerie de Pété. Après une séance d’explications et la présentation de l’autorisation de marche, les gendarmes les ont encadrés jusqu’à la fin. C’est devant l’hôtel de ville de Galoya que les élèves ont fait leur déclaration. Pour eux, les autorités ont laissé pourrir la situation. Ils se désolent de l’important taux d’abandon dans leur établissement à cause des grèves répétitives de cette année. Oumar Kébé, président du gouvernement scolaire, indique : «Les autorités en charge de l’éducation ont mis leurs enfants dans des écoles privées voire à l’étranger et nous fils de parents à revenu moyen, nos études sont le cadet de leurs soucis. Les jours et les mois passent et nous n’avons même pas atteint le centième du programme.» L’appel de l’élève en classe de Terminale est un plaidoyer pour tous les enfants : «Nous appelons le président de la République à intervenir dans les plus brefs délais pour apporter une solution définitive à cette situation.» Après la déclaration, les élèves ont poursuivi leur marche en chantant en chœur en français et en pulaar, «nous voulons étudier», «aidez-nous à poursuivre nos études», jusqu’à la gare routière où elle a pris fin sous escorte de la gendarmerie. Seront-ils entendus ? Waid and see !
En tout cas, le Saemss et le Cusems vont enchaîner avec un autre débrayage ce mercredi, suivi d’assemblées nationales d’établissement et d’une conférence de presse conjointe à Dakar. Le jeudi, les syndicalistes vont observer une grève totale. Comme lors du précédent plan d’actions, le maintien du boycott de toutes les évaluations, des activités d’éducation physique et sportive et des activités de cellules pédagogiques, reste en vigueur. La marche nationale, prévue à Ziguinchor le 17 février, est toujours à l’ordre jour. Les enseignants exigent la correction du système de rémunération, le respect du protocole d’accords du 30 avril 2018.
Correspondant