Gambie – Adama Barrow face à 5 autres candidats : Scrutin présidentiel test pour une jeune démocratie

Le scrutin présidentiel d’aujourd’hui, qui pourrait entraîner une transition, est un test pour la jeune démocratie gambienne, après l’échec de l’ex-Président Yahya Jammeh, dont le règne a été caractérisé par plus de deux décennies de terreur. Le chef de l’Etat sortant, Adama Barrow, que certains sondages avaient donné gagnant, fait face à 5 autres candidats, dont son plus farouche adversaire, l’ancien vice-président, Ousainou Darboe.
L’heure du choix, pour la Présidentielle, a sonné en Gambie. Aujourd’hui est un jour de vote, puisque les Gambiens sont appelés à choisir leur chef de l’Etat. Le Président sortant, Adama Barrow, leader du Parti national du peuple, et 5 autres candidats, dont l’opposant historique et ancien Vice-président, Ousainou Darboe, qui accuse son principal adversaire de s’accrocher au pouvoir et d’avoir manqué à tous ses engagements, vont se disputer les suffrages des 960 000 électeurs du pays. Durant la campagne, la presse a eu à faire état de résultats de sondages, qui donnaient le Président sortant, Adama Barrow, vainqueur de cette élection présidentielle. Ce dernier a brandi les réalisations de son premier mandat, pour s’attirer les suffrages de ses concitoyens. Sous son premier mandat, les Gambiens ont renoué avec la liberté d’expression, les prisonniers politiques ont été libérés, le multipartisme a été restauré. Mais, les adversaires du Président Barrow ne manquent pas de lui rappeler le fait de s’être dédit après son élection, de quitter le pouvoir au bout de 3 ans d’exercice de celui-ci, s’il était élu en 2016.
Ousainou Darboe compte, lui, mettre en œuvre, s’il est élu, les conclusions de la Commission vérité et réconciliation, dont le rapport, remis en novembre au Président Adama Barrow, recommande de mener des poursuites contre les responsables présumés des exactions commises sous l’ère Yahya Jammeh. Le futur élu aura 6 mois pour mettre en application les recommandations de ladite commission. Même des Ong de défense des droits humains, comme Amnesty international, avaient plaidé pour la traduction en justice des auteurs de violations des droits de l’Homme, sous l’ère Jammeh, conformément aux recommandations de la Commission vérité et réconciliation.
Il faudra aussi compter sur un troisième candidat, Kandeh, qui était classé troisième, au dernier scrutin présidentiel de 2016. Le leader du Congrès démocratique de la Gambie est soutenu par l’ex-Président, Yahya Jammeh, qui est actuellement en exil en Guinée équatoriale.
Autres candidats en lice : Halifa Sallah de l’Organisation démocratique du Peuple pour l’indépendance et le socialisme, Abdoulie Ebrima Jammeh du Parti de l’unité nationale et enfin, le candidat indépendant, Essa Mbaye Fall, ex-responsable de la Commission Vérité, réconciliation et réparations.
Le scrutin d’aujourd’hui sonne comme un test pour cette jeune démocratie, après la défaite du dictateur Yahya Jammeh, il y a 5 ans. Conséquence : le pays pourrait connaître sa première véritable transition, à l’issue du scrutin de ce samedi.