Moments de tension samedi à Bakau à l’occasion de la 2e journée des éliminatoires de la Can 2019. Inquiète en raison de la présence de nombreux supporters adverses au bord du terrain à quelques minutes du coup d’envoi de son match contre la Gambie, l’Algérie a refusé de jouer la rencontre tant que les forces de police n’auraient pas ramené de l’ordre dans ce stade bondé. Mais au terme d’un bras de fer entre les deux parties, le commissaire de match de la Confédération africaine de football (Caf) n’a rien voulu savoir, il a estimé que la rencontre pouvait avoir lieu en l’état et menacé les Fennecs d’une défaite sur tapis vert. Après de longues tractations, les Algériens ont finalement accepté de jouer et la partie a eu lieu avec 1h 30 de retard pour se solder par un match nul (1-1).
Dans la presse locale, le président de la Fédération algérienne (Faf), Kheireddine Zetchi, a exprimé sa colère après cet épisode. «Il est anormal de faire jouer ce match dans pareilles circonstances. Nous avons tenu pour responsable le commissaire au match de ce qui pouvait se passer puisqu’il n’y avait pas de sécurité à l’intérieur du stade. Toutefois, il n’a rien voulu savoir. Il a appelé ses responsables au Caire, qui lui ont demandé de faire jouer ce match. Je ne comprends pas cette décision d’autant plus qu’on avait dépassé et de loin le temps réglementaire pour prendre la décision de faire jouer ce match», a pesté le dirigeant qui regrette l’intransigeance de son interlocuteur.
Zetchi va saisir la Caf
«Le commissaire au match nous a dit que si on refusait de jouer, on n’avait qu’à assumer la responsabilité. Je lui ai dit que les conditions sécuritaires n’étaient pas réunies, mais bon, ça n’a servi à rien finalement. Toutefois, il nous avait assuré que si un supporter pénétrait sur la pelouse, il allait faire arrêter le match de suite», a raconté Zetchi, qui compte bien saisir la Caf. «J’espère que la Caf va prendre en considération tout ce qui s’est passé ici et prendra les décisions qui s’imposent. Soyez sûrs qu’on va envoyer un dossier à la Caf pour raconter avec détails ce qui s’est passé. Ce n’est pas normal qu’en 2018, on joue dans pareilles conditions. Cela dit, je tiens à saluer le courage des joueurs, qui ont accepté de relever le défi et de prendre part au match malgré tout ce qui s’est passé.» A la différence du drame survenu le lendemain à Antananarivo en marge de Madagascar-Sénégal (1 mort et près de 40 blessés dont deux graves), c’est presque un miracle qu’aucun incident n’ait été à déplorer dans ce stade surchargé avec environ 15 000 supporters en trop par rapport à la capacité de l’enceinte…
Afrik-foot