GAUCHE – Réunification d’Aj/Pads : Landing et Decroix «pas dans une logique de rassemblement»

Les militants de Gauche se sont retrouvés samedi à la Maison de la culture Douta Seck. Landing Savané et Mamadou Diop Decroix se sont montrés peu enclins à une réunification d’Aj/Pads.
Côte à côte, Landing Savané et Mamadou Diop Decroix se chambrent et discutent dans une ambiance bon enfant. Une scène qui a beaucoup surpris les journalistes qui se souviennent des divergences d’orientation des deux ex-figures de proue d’And jëf/Parti africain pour la démocratie et le socialisme (Aj/Pads) durant le régime de Wade. De là à augurer une réunification des 2 Aj ? «Je n’ai aucun problème avec Mamadou Diop Decroix. La réunification des deux Aj n’est pas un problème important. C’est vrai qu’il y a deux Aj, mais il y a plus de 100 partis dans ce pays et le pays marche. Je ne suis pas dans une logique de rassemblement. La question ne se pose pas à mon niveau. Si des gens veulent être ensemble, ils le seront», a répondu Landing Savané, secrétaire général d’Aj/Pads-authentique samedi, lors de la journée d’hommages des ex-militants de Xaré bi And Jëf/Mouvement révolutionnaire pour la démocratie nouvelle (Aj/Mrdn) à la Maison de la culture Douta Seck.
Mamadou Diop Decroix non plus n’est pas dans cette logique de réunification. S’il se réjouit de retrouver son «grand frère», le secrétaire général d’Aj/Pads ne veut «pour l’instant» pas parler de réunification. «Parlons de ces retrouvailles de la Gauche, des problèmes du pays et de la problématique de savoir si ce qui est en train de bourgeonner peut servir comme solutions au Sénégal. Le reste, entre les individus et les groupes politiques, on peut en parler plus tard», botte en touche le député.
Néanmoins, Decroix et Landing s’accordent à prédire un avenir à la Gauche face à la domination du Libéralisme. «La victoire du Libéralisme n’est pas sénégalaise, elle est mondiale. Il y a eu une période où le bloc socialiste s’était effondré, cela devait forcément avoir des conséquences ici et ailleurs. Mais cela va repartir parce que le Libéralisme, la bourgeoisie, l’oppression, l’exploitation, c’est l’échec. Toute exploitation produit une contraction, une résistance et toute résistance, si elle s’enracine dans les masses populaires, aboutit à une victoire. Je suis fondamentalement optimiste. Je pense que demain ce sera de nouveau la victoire des forces progressistes», prophétise M. Savané.
Decroix : «Le grand problème de la Gauche, c’est d’avoir très tôt méprisé l’argent»
Pour Sidiki Daff, membre du comité d’organisation de la manifestation, tant qu’il y aura des injustices, «il y aura toujours un avenir pour la Gauche à travers la lutte pour l’amélioration des conditions de vie des populations». Selon cet ancien d’Aj des années 90, la Gauche «peut être affaiblie, mais forcément elle va renaître». Des anciens militants de la Gauche ont répondu présent. Il s’agissait principalement de Mazide Ndiaye, Eugénie Rokhaya Aw, Birahim Moussa Guèye, Thierno Diop, Joe Diop, Amadou Kane (ex-ministres des Finances), Madièye Mbodj, Momar Samb, Barka Ba (journaliste), El Hadji Hamidou Kassé et même Aliou Sall.
Decroix appelle les partis de Gauche à s’adapter aux réalités politiques du moment. «Le grand problème de la Gauche, c’est-à-dire les raisons de sa non accession au pouvoir, c’est qu’on a très tôt méprisé l’argent. Dans nos documents de base, on a dit qu’il faut se méfier de la femme, de l’argent et de l’alcool. L’argent, c’est le nerf de la guerre. On n’a pas pris en compte ces aspects et ça nous rattrape aujourd’hui», reconnaît-il.