Le 2 novembre 2013, jour de l’assassinat de nos confrères Ghislaine Dupont et Claude Verlon au Mali, a été choisi par l’Assemblée générale de l’Onu pour marquer la Journée internationale pour la fin de l’impunité pour les crimes contre des journalistes. Et il est un territoire particulièrement touché, c’est la bande de Gaza, où plus de 210 reporters ont été tués par l’Armée israélienne en deux ans de guerre. Ils s’appellent Anas al-Sharif, Fatima Hassouna ou encore Hossam Shabat. Difficile d’égrener les noms de tous les journalistes palestiniens tués à Gaza, tant ils sont nombreux. Plus de 210, en deux ans de guerre, dont au moins 56 ont été ciblés par l’Armée israélienne pendant l’exercice de leur travail, selon Reporters sans frontières. Dernier exemple en date : le 25 août, cinq journalistes, collaborateurs de médias internationaux, meurent dans un double bombardement sur l’hôpital Nasser à Khan Younes, alors qu’ils exercent leur travail.

Campagnes systématiques de délégitimation des journalistes palestiniens
Israël s’est justifié en accusant ces reporters d’être des terroristes, liés au Hamas. Un argument rejeté par plus de 200 médias internationaux dans une mobilisation récente, où ils ont dénoncé les campagnes systématiques de délégitimation des journalistes palestiniens. Ils travaillent en outre dans des conditions extrêmes, entre les bombardements, la faim et la perte de leur maison. Impossible aussi pour eux d’évacuer la bande de Gaza, toujours complètement fermée et interdite d’accès par Israël aux confrères étrangers. Parmi les journalistes tués, certains avaient laissé sur leurs réseaux sociaux un message vidéo en forme de testament, se sachant en sursis.
Rfi