Les rideaux sont tombés, ce jeudi, sur le 14e Forum mondial sur la migration et le développement. La Colombie, qui va succéder à la France à la présidence, compte placer son mandat sous le sceau de la sécurité et du respect des droits humains en général et des migrants en particulier. La rencontre aura permis, pendant trois jours, de montrer à quel point les mobilités, les déplacements, les migrations et leurs liens réciproques avec le développement sont au cœur des enjeux globaux.Par Pape Moussa DIALLO (Envoyé spécial à Genève) –

Le 14e Forum mondial sur la migration et le développement (Gfmd) a pris fin jeudi avec une note positive et de nouvelles perspectives, avec la Colombie qui va succéder à la France à la tête de cette organisation non contraignante intergouvernementale. Présidant la cérémonie de clôture, Christophe Guilhou assure que la France, lors de son mandat, a «souhaité mettre l’accent sur les liens entre le changement climatique et les déplacements».

Selon le directeur des Affaires globales au ministère de l’Europe et des affaires étrangères de la France, c’est un enjeu qui «gagne» en intensité et «s’accompagne» de questions majeures. Il s’agit, entre autres, des perturbations sociales et politiques, de l’aggravation des inégalités économiques, géographiques, générationnelles.

Sans oublier les problèmes alimentaires et urbains, la question du genre, etc. Conscient des enjeux que pose la migration, et sur la nécessité d’une approche globale pour une gouvernance concertée des migrations, il estime que le forum a démontré sa volonté de se «tourner vers l’avenir». Tout en indiquant dans son propos que les migrations «sont un levier pour atteindre nos objectifs communs de développement durable».

Revenant sur les trois jours de discussions intenses qu’a connus le forum, il dit : «Les échanges des derniers jours ont prouvé nos capacités à faire émerger des solutions innovantes sans masquer les défis qui subsistent pour assurer une migration sûre, ordonnée et régulière.» Le forum a été l’occasion de rappeler l’importance du respect des droits de l’Homme, pierre angulaire de toute politique migratoire. Tout en accordant une attention particulière aux facteurs cumulatifs de discrimination et de vulnérabilité que subissent certains pays face aux risques climatiques.

Ugochi Daniels, Directrice générale pour les Opérations internationales de l’Organisation internationale pour les migrations (Oim), n’a pas manqué de féliciter la France pour l’organisation du forum qui a été «une réussite», dit-elle.
Selon elle, «la rencontre a mis la lumière sur les différentes dimensions entre la migration et le développement, si elle est bien gérée». Car, fait-elle constater, «le climat, la politique, les conflits ont un impact sur tout le monde». Elle n’a pas manqué de constater que les parcours réguliers se rétrécissent pour les pays sous-développés, alors que c’est le contraire pour les pays développés. Un déséquilibre qu’il va falloir réparer. «C’était l’occasion d’aborder sans tabou les vrais problèmes et y apporter des propositions, tout en œuvrant pour une migration meilleure», conclut-elle. Succédant à la France, la Colombie va prendre les rênes du forum mondial pour les 20 prochains mois. «Ces trois jours d’échanges ont été fondamentaux pour la Colombie. Car on est venus pour recevoir de manière officielle la présidence du forum sur proposition de la France», déclare Gustavo Gallon, représentant permanent de la Colombie au sein du Gfmd 2024-2025. La Colombie ambitionne de placer son magistère sous le sceau du respect des droits humains. A cet effet, son représentant a assuré l’engagement de son pays à garantir «la sécurité et le respect des droits des migrants sur son sol».

Pour rappel, le forum a mis l’accent sur les diasporas en tant qu’actrices centrales du développement économique, social et culturel. Le rôle central des migrants des diasporas, des citoyens en tant que relais, a été rappelé. La migration de travail, qui représente plus de 2/3 des migrations internationales, a été adressée. Ce, à l’aune du droit, de l’attractivité, de l’inclusion sociale et économique. Il a aussi été rappelé l’importance de promouvoir des discours sur la migration fondés sur des faits de manière équilibrée et juste. Tout en valorisant la contribution culturelle des migrants et des diasporas.