En 2022, la compagnie national Air Sénégal perdait mensuellement entre 6 et 7 milliards de francs. En 2023, cette perte a été drastiquement revue à la baisse, pour s’établir entre 1,9 et 2 milliards de francs Cfa, soit une réduction de 60% de la dette opérationnelle. Cela grace à la feuille de route du top management de la compagnie d’aviation.Par Dialigué FAYE –

Après une année à la tête d’Air Sénégal, Alioune Badara Fall et son équipe sont montés au créneau hier, pour faire le point de l’évolution de la compagnie. Qui avant l’avènement de ce dernier, était confrontée à d’innombrables difficultés en­traînant des retards dans ses vols, mais également des dé­fauts de qualité de service, entre autres.

Mais d’après la situation qui a été présentée hier par le directeur commercial et marketing, Erick Guèye, la compagnie sort progressivement de la zone de turbulence.

«En juillet 2022, les dettes échues incluant la Redevance de développement des infrastructures aéroportuaires (Rdia) ont été évaluées à un montant total de 70 milliards de francs Cfa dont une dette échue de 48 milliards de francs Cfa aux fournisseurs privés et une dette auprès de la Rdia de l’ordre de 22 milliards de francs Cfa.

La compagnie perdait entre 6 et 7 milliards de francs Cfa par mois en 2022. Aujourd’hui, cette perte a été résorbée à 2 milliards de francs Cfa en 2023, soit un taux de 60% de réduction de cette dette opérationnelle», a déclaré hier Erick Guèye, lors d’une conférence de presse.

Les pertes de janvier à juin 2023 ont été réduites de près de moitié, soit 47% par rapport à la même période en 2022.

Les résultats de juin 2023 sont particulièrement bons, soit 22% supérieurs aux prévisions, selon les responsables de la compagnie.

«Air Sénégal a été souvent présentée comme une compagnie qui ne marche pas, qui est tout le temps en retard, qui a un problème de prestation, qui ne communique pas. Nous voulions d’abord nous attaquer à un certain nombre de problèmes, notamment les difficultés d’ordre opérationnel, avant de passer à la stratégie», a expliqué Alioune Badara Fall.

Sur cette stratégie résultant à cette embellie, le Directeur commercial et marketing d’Air Sénégal a mis en exergue cinq axes. Entre autres, il souligne l’amélioration de la satisfaction des clients. «Air Sénégal était souvent critiquée. Depuis un an, nous avons travaillé sur certains points qui concernent la ponctualité, l’accueil, le service, l’écoute, l’information au près du client. Il a fallu restructurer le réseau et améliorer les opérations de maintenance. C’est ce qui a été fait tout au long de l’année…», indique M. Guèye. Et d’invoquer la diversification des sources de revenus avec le rachat de 2As (Aibd assistance service) qui s’occupe de l’assistance d’Air Sénégal au niveau de l’aéroport, mais également de la mise en place d’un centre de maintenance, la rationalisation des coûts. A ce propos, précise M. Guèye, «le Directeur général a demandé dès le début de son mandat, à ce que les fréquences soient réduites. Ainsi certaines fréquences ont été réduites, no­tamment les vols à destination de l’Afrique centrale, du Sud de l’Europe. Il fallait aussi rationaliser la flotte. L’aug­men­tation des recettes a été également un gros challenge, parce qu’il fallait non seulement satisfaire les clients, mais il fallait aussi trouver les seuils de rentabilité. Cela, en développant des alliances avec les majors pour avoir une meilleure visibilité…».

21 destinations desservies
Air Sénégal dessert aujourd’hui 21 destinations avec un réseau domestique, régional et intercontinental. S’agissant de sa flotte, elle est dotée de 2 avions A330-900 Neo, configurés en trois classes avec 32 sièges en business, 21 sièges en premium economy et 237 sièges en classe economy. Lesquels sont utilisés sur le réseau intercontinental. La compagnie détient aussi 2 appareils A321, configurés en deux classes avec 16 sièges en business et 149 sièges en classe economy, avec lesquels tout le moyen réseau, notamment Lion, Marseille, Barcelone, est desservi. Elle a acquis également 2 avions A319 de deux classes : 12 sièges en business et 108 sièges en classe econo­my, qui desservent la partie ouest-africaine, notamment la Mauritanie, le Mali, la Guinée-Bissau, la Côte d’Ivoire, la Gambie, le Bénin, le Cameroun, la Gabon… «Nous desservons, depuis la création de la compagnie, les îles du Cap-Vert, et depuis deux semaines, nous avons commencé à desservir l’île de Sal avec l’objectif de démarrer Boston et Providence qui comptent une communauté capverdienne assez importante. Nous avons 2 Atr 72-700, en bi-classe avec 12 sièges en premium economy et 58 sièges en economy qui permettent de desservir le court courrier, c’est-à-dire Nouakchott, Banjul avec trois fréquences par jour», indique M. Fall. La compagnie compte également aller à la conquête du marché des pèlerins pour la ziara à Fès, au Maroc, ainsi que ceux du petit pèlerinage (oumra).
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