Gestion de la crise sanitaire par le gouvernement : Le Frn rompt le silence et exprime sa «vive préoccupation»

Le Front de résistance nationale ne peut plus cacher sa «préoccupation» par rapport à la gestion de la crise du Covid-19 par l’Etat. Cette organisation de l’opposition est convaincue que c’est seulement dans l’unité que le Sénégal gagnera la guerre contre la pandémie.
Il y a longtemps que le Front de résistance nationale (Frn) a observé un silence sur les questions d’actualité. Il souligne qu’il n’a émis «aucune réserve» sur les décisions du chef de l’Etat depuis le début de la crise. Mais ce communiqué sonne comme une fin de grâce pour le pouvoir puisque cette plateforme de l’opposition, qui dit avoir placé «l’intérêt du Sénégal au-dessus de tout autre», exprime sa «vive préoccupation au sujet de la gestion de la crise sanitaire par le gouvernement du Sénégal». Mouhamadou Moctar Sourang et ses camarades constatent, en effet, que «l’image de tout un pays uni derrière son chef en tant de guerre a été écornée par la persistance de choix et de décisions souvent unilatérales, à l’opposé de la volonté manifestée au début d’impliquer tous les acteurs, y compris l’opposition, dans la prise des décisions». Dans cette dynamique en solo, le Frn cite, entre autres, «la prolongation de l’Etat d’urgence, les aménagements du couvre-feu, l’interdiction des déplacements interurbains, la gestion de l’aide alimentaire aux populations les plus démunies, la reprise des enseignements au niveau de l’éducation nationale, l’ouverture des lieux de culte et de la sécurité publique». Tout cela, estiment les opposants, a fini de «pousser les populations à exprimer leur peine et leurs souffrances en manifestant parfois bruyamment et violemment». Une allusion aux manifestations de ces derniers jours dans plusieurs villes contre l’Etat d’urgence et le couvre-feu instaurés depuis mars dernier. Le Frn rappelle, malgré la levée de certaines restrictions, que la pandémie est «encore devant nous», mais surtout que la situation sanitaire, économique et sociale «pourrait encore s’empirer à travers le monde, et particulièrement au Sénégal». Avant de conclure, sans doute à l’endroit du chef de l’Etat et de son gouvernement : «C’est tous unis que nous gagnerons la guerre contre le coronavirus.»