Le Sénégal et la Guinée-Bissau ont procédé, jeudi à Dakar, à l’installation d’un comité technique mixte de «réaffirmation de leurs frontières respectives visant à mettre en œuvre des activités de coopération», a constaté l’Aps. «C’est une commission mixte paritaire de vingt-six membres qui doit procéder à ce qu’on appelle la réaffirmation de la frontière», a affirmé le Vice-amiral Ibrahima Wade, président de la Commission nationale de gestion des frontières du Sénégal. Selon lui, «la réaffirmation de la frontière commune s’inscrit dans le cadre de la gestion concertée des frontières telle que recommandée par l’Union africaine». S’exprimant lors de l’installation de ce comité, M. Wade a expliqué que «l’objectif du programme Frontière-Union africaine est de lever tous les litiges qui existent entre les frontières».
Il se dit convaincu que «cette commission sera capable d’initier et de mettre en œuvre des actions conjointes de règlement pacifique des litiges, de renforcement de la paix, de la sécurité (…) de nos espaces frontaliers pour une intégration et une cohabitation réussies de nos Peuples». Pour lui, il s’agit de «réaffirmer cette frontière déjà identifiée par les puissances coloniales, en l’occurrence le Portugal et la France». Il fait savoir que «la recherche documentaire a permis d’identifier physiquement les zones frontalières». «Cela permettra de faire de cette frontière un espace maitrisé et encadré par les autorités des deux Etats, au bénéfice des populations qui s’activent dans la pêche, l’agriculture, le commerce.» M. Wade a exhorté, à cet effet, les membres des deux délégations à «l’identification exhaustive des problèmes récurrents afin de formuler des plans d’actions concrets, gage d’une réduction des préoccupations actuelles des zones frontalières».
Pour y parvenir, il a invité, «au nom du gouvernement sénégalais», les parties prenantes «à faire preuve d’engagement et de souplesse dans la conduite des échanges». Il estime qu’il n’y a pas de raison que le comité mixte n’arrive pas à atteindre ses objectifs fixés en 2025. «Les recherches documentaires ont montré, selon lui, que la commission franco-portugaise, formée il y a 120 ans, est parvenue à s’entendre sur le tracé de la frontière.» Pour lui, «le Sénégal et la Guinée-Bissau sont des nations voisines au destin commun dont les solides relations ont transcendé les vicissitudes du temps».
Félicitant le travail des deux délégations, Jorge Antonio Dacruz Almeida, ministre bissau-guinéen chargé de l’Administration territoriale et du développement local, a salué la «détermination des deux pays à réaliser cette mission en conformité avec les orientations de l’Union africaine».
Théodore Proffe, adjoint de l’ambassadeur de la République fédérale d’Allemagne, s’est réjoui de la mise en place de ce comité, estimant qu’il s’agit là d’«un exemple enseigné au monde».
«Au moment où les frontières sont âprement disputées dans le monde, le Sénégal et la Guinée-Bissau montrent l’exemple de ce que doivent être les relations entre des pays voisins sur des sujets difficiles», a-t-il dit. Le diplomate a félicité les deux gouvernements pour leur travail sur «ce sujet important pour assurer le bon voisinage, la paix et le développement».