La Cour des comptes demande au ministère de l’Eau et de l’assainissement de «prendre les dispositions idoines pour une inclusion de Touba dans le périmètre de l’hydraulique urbaine». L’institution supérieure de contrôle rappelle que «la ville de Touba bénéficie de la gratuité de l’eau en dépit des importantes charges d’investissement et de gestion. L’Etat y a financé d’importantes infrastructures hydrauliques constituées d’une trentaine de forages, de près de 1000 km de branchement réseau, la régénération des forages ainsi que la surveillance et la maintenance du réseau.
Dans cet élan, l’Etat envisage également le transfert de l’eau à partir de Touba Bogo, voire à partir d’une déviation de la conduite du Lac de Guiers à hauteur de Kébémer, ainsi que l’extension substantielle du réseau dans la ville. En outre, à l’occasion des évènements du Magal, l’Etat octroie des subventions à l’Office des forages ruraux (Ofor).
En dehors de ces subventions à l’occasion du Magal, il y a la mise en place d’un fonds d’avances à régulariser et d’un dispositif de bâches et de camions citernes, une campagne de branchementcnon planifiée ainsi que la prise en charge des factures d’électricité des forages pour un montant annuel avoisinant 1,8 milliard de francs Cfa.
Même si les comités de gestion ont tenté de sensibiliser les populations pour faire supporter une participation volontaire aux ménages et des forfaits aux usagers industriels et commerciaux à raison de 30 000 francs pour les banques, 35 000 francs pour les stations essence et 7500 francs pour les boulangers, cette contribution reste encore modique.
A cet égard, il est injustifié que des unités industrielles et commerciales consomment l’eau du réseau sans une contrepartie financière équivalente».
De son côté, l’autorité de tutelle technique explique, selon le rapport, «qu’à l’état actuel, des études techniques approfondies sont en cours de réalisation en vue de bâtir un grand projet d’investissement pour couvrir de manière durable, les besoins en eau de Touba. En outre, elle annonce que d’autres études à
caractère institutionnel et financier suivront pour suggérer de manière pertinente et faisable le mode de gestion adéquat».
Mais aux yeux des contrôleurs, «cette réponse ne présage pas d’une solution à moyen terme, alors que les besoins croissants eneau de la ville de Touba combinés aux dépenses d’investissement et de fonctionnement demeurent insoutenables et ne peuvent plus être couverts par les subventions de l’Etat et les faibles recettes recouvrées. Il s’y ajoute la dégradation de la qualité de l’eau dans la localité en raison d’une salinisation progressive des nappes servant l’Aep (Approvisionnement en eau potable) de la ville».
Ils jugent ainsi nécessaire «de revoir la place de Touba dans l’hydraulique rurale et surtout la question de la gratuité qui est au cœur de la solution pour son inclusion dans l’hydraulique urbaine».
Par Dialigué FAYE – dialigue@lequotidien.sn