Pour le renouvellement du contrat d’affermage relatif à la gestion de l’hydraulique urbaine et périurbaine, l’Etat du Sénégal a lancé un appel d’offres. Par conséquent, la Sénégalaise des eaux (Sde), l’actuelle gestionnaire, est en compétition avec d’autres sociétés françaises, notamment Veolia et Suez. Au mois de septembre, le processus devra prendre fin pour connaître celui qui prendra en charge la distribution d’eau en périmètre urbain et périurbain pour la suite. Et en fonction de leur bilan, de leurs relations «saines» avec l’Etat, les responsables de la Sde restent «confiants et sereins».

Après moult avenants au profit de la Sde, l’Etat sénégalais a décidé de renouveler le contrat d’affermage relatif à la gestion de l’hydraulique urbaine et périurbaine devant arriver à échéance au 31 décembre 2018. Au-delà de la Sénégalaise des eaux, deux autres compagnies françaises, notamment Veolia et Suez, sont entrées dans la course pour la gestion de l’eau du Sénégal. Le processus d’appel d’offres devra prendre fin en septembre pour dévoiler la société adjudicataire.
Et du côté de la Sde, les responsables restent pour le moment, optimistes. «Nous Sde, nous sommes confiants. Car, nous avons su établir des relations saines avec la Sones et l’Etat du Sénégal pour arriver à des résultats satisfaisants», a soutenu hier, le Directeur général, lors d’une rencontre avec la presse. En termes de résultats, Abdoul Ball étale leur bilan durant les 22 ans de règne dans le secteur hydraulique sénégalais. Entre autres, il cite le taux d’accès à l’eau qui est de 98% contre 80% au moment de leur démarrage en 1996. «Cela veut dire que 98% des populations qui sont dans le périmètre affermé, c’est-à-dire en milieu urbain et périurbain, ont accès à l’eau via le réseau de distribution de la Sde et par branchement», dit-il.
Pour la production d’eau, la Sde note une capacité de 180 millions de m3 en 2017, contre 98 millions en 1996, et une vente d’eau qui a plus que doublé. «On est passé de 200 mille clients en 1996 à 700 mille en 2017, grâce aux branchements sociaux financés par la Sones et réalisés par la Sde. Près de 250 mille branchements so­ciaux ont été réalisés. Le rendement de réseau est estimé à 81%. La perte n’est que de 19%. Pour le recouvrement de la facturation de la clientèle, nous sommes à 98,5%. Cela veut dire que l’essentiel des Sénégalais payent leur facture d’eau. S’agissant de la qualité de l’eau, on est 98% du taux de conformité par rapport au référentiel de l’Oms.
Tous ces résultats qui ont été attestés par la Banque mondiale, ont valu l’atteinte des Omd. Mieux, le Sénégal sera la locomotive des pays qui vont atteindre les Odd», indique M. Ball. Qui reconnaît tout de même la persistance de quelques difficultés dans la production et la distribution de l’eau au Sénégal. «Il subsiste de temps en temps de l’eau à coloration rougeâtre surtout en banlieue. Mais des actions ont été identifiées pour résoudre ces problèmes», assure le Dg de la Sde. Il espère qu’avec ce bilan et la solidité des relations «saines» qu’ils ont toujours entretenues avec l’Etat et la Sones, il n’y a pas de raison que la Sde ne soit pas au rendez-vous en septembre pour continuer à travailler au Sénégal. «On n’a jamais eu de conflit avec l’Etat, ni avec la Sones depuis qu’on est là. On bénéficie à l’intérieur de la Sde d’un climat relativement sain avec les salariés qui sont actionnaires à hauteur de 5%, du privé national qui détient lui aussi 32,2% des actions et Eranove, 57,8%. En fonction de tout cela, nous disons que nous sommes confiants et sereins. On ne peut pas faire un bilan de ce type dans un cadre compliqué validé par tout le monde et qu’on ne soit pas là à la fin de cette compétition…», ajoute M. Ball.
Le premier contrat d’affermage de la Sde, qui a démarré en 1996, est arrivé à échéance en 2006. Et de 2006 à maintenant, il n’y a eu que d’avenants qui ont prolongé le contrat sur la base d’offres spontanées que la Sénégalaise des eaux présentait à l’Etat.

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