Barthélemy Dias, le maire de la Ville de Dakar, souhaite jouer un rôle dans la gestion du problème de l’eau et de l’assainissement. Il a organisé une réflexion autour de la question, afin de se doter d’une feuille de route.

Par Malick GAYE – Une place plus importante dans l’élaboration des politiques publiques en matière d’eau et d’assainissement pour les collectivités territoriales ! C’est le dernier plaidoyer de Barthélemy Dias. Le maire de Dakar veut faire de la ville, un exemple à cet effet. A la veille du Forum mondial, il a lancé le pré-forum sur l’eau. L’objectif étant d’élaborer une feuille de route pour la ville, il a convié un panel d’experts pour réfléchir sur la thématique : «L’eau à Dakar, Dakar dans les eaux.»
Pour Barth’, la présence des pouvoirs locaux dans l’élaboration de ces politiques publiques est plus que nécessaire au regard des nouveaux quartiers. «Comment peut-on accepter aujourd’hui, à Dakar, de voir des lotissements, pour ne pas dire des villes, se développer sans assainissement. Nous devons avoir l’honnêteté intellectuelle et le courage politique de crever les abcès. Seule Tivaouane Peulh dispose d’assainissement parmi les nouvelles villes de la région de Dakar qui sont dans le département de Rufisque. On ne peut pas se permettre de continuer dans cette voie, car nous sommes en train de construire les germes d’une bombe écologique», a déclaré le maire de Dakar hier, à la cérémonie de lancement du pré-forum.
Revenant sur le choix de la thématique, Barth’ a expliqué «qu’il y a des quartiers, à Dakar, qui peuvent rester des jours, des semaines, sans eau. Mais, il y a aussi beaucoup de sites qui regroupent du public, et qui n’ont pas accès à l’eau. On avait des difficultés pour éteindre l’incendie de la Salle de vente, parce qu’il n’y avait pas de bouche d’incendie. Dakar, capitale, porte de l’Afrique, sans bouche d’incendie, c’est une problématique. Les inondations sont traumatisantes pour les Dakarois. J’interpelle en tant que Peuple et Nation». Ainsi, pour le maire de Dakar, l’eau est un enjeu «omniprésent dans la ville et un levier de développement essentiel. Dakar consomme 70% de la production d’eau potable et compte 30 kilomètres de côte. L’essentiel des 19 communes de Dakar ont une façade maritime, sans oublier les villages lébous liés à la mer, avec une richesse culturelle, matérielle et immatérielle. La pêche et l’artisanat et l’économie touristique sont non-négligeables».
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