L’archevêque de Dakar est revenu sur la question de l’environnement, lors de la veillée pascale, en rappelant le récit de la création dans le livre de la genèse selon lequel tout «ce que Dieu avait fait était très bon». Mgr Benjamin Ndiaye pense que «cela doit nous pousser à mieux protéger notre environnement et à promouvoir des comportements qui préservent notre maison commune». Dans son encyclique, rappelle-t-il, le pape a invité les populations à susciter davantage d’engament de la part des chrétiens par leur adoration avec les autres croyants et les hommes de volonté. Une même invite qui a été faite par les évêques de la Conférence épiscopale sur la promotion du bien commun, à savoir la nature.
«Que devrait encore faire notre Eglise en ce domaine ?», s’interroge-t-il. C’est en ce sens qu’il a demandé aux fidèles de prendre des foulards à la place des rameaux pour la protection de l’environnement. En s’érigeant comme un protecteur de la nature, Mgr Ndiaye n’a pas manqué de s’offusquer de l’attitude des autorités qui font dans le «voyeurisme» et sans aucun suivi. «Qu’on arrête dans ce pays de faire du théâtre social, de battre le tam-tam pour aller planter deux arbres qu’on n’entretient pas et on passe à autre chose», a-t-il déploré. De l’avis de l’évêque, on ne travaille pas ainsi pour la promotion de l’environnement.
Le guide de l’Eglise du Sénégal avait aussi un regard plein de compassion à l’endroit des migrants pendant la veillée pascale. «A l’écoute du récit de la sortie d’Egypte, comment ne pas penser à tous les migrants qui tentent par tous les moyens de quitter leur pays dans l’espoir d’améliorer leurs conditions de vie et celles de leur famille», a dit l’évêque pour qui «ils sont souvent victimes des réseaux de passeurs, d’esclavagistes et d’autres exploiteurs». En se basant sur le livre de l’Exode, le prélat rappelle que «la migration que Dieu propose est la libération du joug de l’esclavage, une conquête de la libération contre l’oppression». «A travers les signes de l’Exode, Dieu manifeste sa protection pour tous ceux qui sont brimés, tous ceux dont les droits ne sont pas reconnus», a dit l’archevêque de Dakar. A l’en croire, «en s’attachant les services de Moïse, le Seigneur a fait passer son Peuple de la servitude à la liberté». C’est sur ce qu’il invite «tous les acteurs de notre société à travailler à la reconnaissance effective des droits de tous au nom du Dieu de la vie».
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