Gestion de stocks d’aliments de bétail : Echange sur les bonnes pratiques
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Des acteurs du secteur de l’élevage échangent depuis hier autour des thèmes liés à la gestion de stocks d’aliments de bétail et sécurisation des couloirs de transhumance. L’objectif de cet atelier de deux jours, organisé par le réseau Bellital Maroobé, est d’évaluer les projets mis en œuvre sur ces questions afin de veiller à leur pérennisation.
A l’initiative du réseau Bellital Maroobé, les acteurs du sous-secteur de l’élevage se réunissent depuis hier, pour réfléchir et échanger sur les bonnes pratiques de gestion des stocks d’aliments de bétail et la sécurisation des couloirs de transhumance. A l’ouverture de cet atelier, le ministre de l’Elevage est revenu sur la nécessité de mettre en œuvre des projets pour «une meilleure organisation de l’accès aux intrants alimentaires, afin d’insuffler des pratiques pastorales performantes et durables». Aminata Mbengue Ndiaye a rappelé que plusieurs projets de développement sont en train d’être mis en œuvre dans le but de «maîtriser les coûts de l’aliment de bétail et d’éliminer la spéculation grâce à une gestion de l’approvisionnement par les éleveurs et pour les éleveurs». Elle a ainsi salué l’idée de réflexion collective «sur un modèle approprié et concerté de gestion des stocks et des fonds destinés à l’acquisition de l’aliment de bétail». Les échanges, souligne le ministre de l’Elevage, vont permettre de faire «un large tour d’horizon sur toutes ces initiatives d’échanger, en vue d’en cerner les difficultés, de déceler les meilleures pratiques pouvant garantir leur pérennisation».
C’est aussi l’avis du président du réseau Bellital Maroobé, Aliou Samba Ba. Selon lui, en 2012, l’Etat du Sénégal a mis en place un système de banques d’aliment de bétail qui a permis aux éleveurs de faire face aux crises liées aux changements climatiques, à la sécheresse. D’après le président dudit réseau, «c’est important d’avoir un dispositif structurel pour atténuer les difficultés», d’où pour lui, la nécessité de pérenniser ce genre d’initiatives. D’ailleurs, Aminata M. Ndiaye a insisté sur l’Opération sauvegarde du bétail (Osb) initiée par le gouvernement en 2012, «pour pallier les difficultés alimentaires du bétail en cas de déficit avéré des parcours». Elle rappelle qu’avec cette opération, à partir des recettes issues de la vente d’aliments de bétail subventionnés par l’Etat, «un fonds revolving a été constitué pour asseoir un mécanisme d’auto approvisionnement des éleveurs en aliments bétail». Ce projet, d’après le ministre, permet de faire face à «chaque fois que de besoin aux déficits récurrents des parcours et de limiter significativement la spéculation sur l’aliment qui était constatée durant les périodes difficiles de l’année».
L’autre thème qui sera abordé par les acteurs du secteur porte «sur la sécurisation des couloirs de transhumance en vue de proposer de manière consensuelle un modèle harmonisé capable d’être valorisé au Sénégal». L’idée c’est de trouver une solution aux conflits récurrents entre utilisateurs de l’espace agro-sylvo-pastoral, notamment entre agriculteurs et éleveurs.
Selon le ministre, «l’aménagement et la sécurisation des pistes pour la transhumance vont, sans nul doute, fortement contribuer à la création d’un environnement favorable au développement de l’élevage pastoral et par conséquent à l’accroissement de la productivité du bétail». Pour Mme Ndiaye, les échanges au cours de cette rencontre devraient permettre «de travailler pour l’harmonisation des pratiques, notamment pour ce qui concerne les modalités de gestion des parcours et la matérialisation des espaces en se basant sur le décret 80-268 du 10 mars 1980 portant organisation des parcours du bétail et fixant les conditions d’utilisation des pâturages». Un décret, informe-t-elle, «qui reste en vigueur jusqu’à la promulgation du Code pastoral, qui nous donnera un cadre beaucoup plus approprié et qui garantira durablement aux éleveurs les droits d’accès aux espaces pastoraux, l’utilisation équitable des ressources naturelles et facilitera mieux la mobilité du bétail». Cette question de ressources partagées entre éleveurs et agriculteurs fait partie des préoccupations du président du réseau Bellital Maroobé, qui soutient qu’il faut une bonne organisation entre les acteurs. C’est dans ce cadre, informe M. Ba, qu’il a été mis en place un certain nombre de couloirs de passage pour éviter que les éleveurs entrent dans les champs avec leurs animaux.
dkane@lequotidien.sn