L’intervention de Marième Faye Sall dans les négociations entre le gouvernement et les syndicats d’enseignants n’est pas du goût de Me Mame Adama Guèye. Le candidat déclaré à la Présidentielle de 2019 dénonce la «dérive institutionnelle» caractérisée par l’implication de la Première dame dans la résolution des affaires du pays. «A une époque, un ministre avait dit : ‘’Si je suis dans le gouvernement, c’est grâce à l’épouse du président de la République.’’ Et maintenant, c’est devenu flagrant avec le problème des enseignants où elle a eu une grosse implication qui semble avoir été déterminante. Cela n’est pas acceptable», s’est indigné le leader du mouvement Senegaal bou bess qui rencontrait ses militants ce week-end à Ziguinchor, au quartier Belfort, fief de son responsable régional Mamadou Lamine Souané. L’avocat rappelle, en effet, que c’est le Président Macky Sall qui a été élu et non son épouse. «Il ne faut pas que la Première dame ait cette attitude et cette présence envahissante dans la gestion des affaires publiques», martèle-t-il.
Le candidat indépendant à la Présidentielle de 2017 est également revenu sur le parrainage. S’il reconnaît à une composante de l’opposition le droit de saisir le Conseil constitutionnel, il souligne en revanche qu’il ne faut pas que cette question «cannibalise les questions d’égale importance ou plus importantes». Il s’agit par exemple de la question de la distribution des cartes d’identité et d’électeur qui est «déterminante pour une élection».
Dans un contexte de recrudescence de la violence en Casamance, avec l’attaque du pont de Niambalang qui a occasionné un mort et des dégâts importants, Me Mame Adama Guèye constate qu’il y a un «attentisme» qui n’est pas propice au règlement de ce problème. «Les problèmes, on les règle ; on ne les contourne pas», indique-t-il. Et ne prétendant pas détenir les solutions de la crise casamançaise du fait de sa complexité, le candidat à l’élection présidentielle estime toutefois qu’il ne faut point se limiter à cette «accalmie durable», mais il faut trouver une «solution durable» à cette crise.
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