En Egypte, le chef de l’Etat a appelé à investir sur l’eau en Afrique et à davantage d’efforts afin de réaliser l’Odd 6.Par Dieynaba KANE –

Dans le cadre de la Cop 27 qui se déroule en Egypte, le Président Macky Sall a pris part à deux panels sur la question de l’eau. Intervenant sur l’investissement dans l’eau en Afrique, il a appelé à faire davantage d’efforts pour la réalisation de l’Odd 6. Selon le chef de l’Etat, «actuellement, 10 à 19 milliards de dollars Us sont investis chaque année dans l’eau en Afrique, alors qu’il faut 30 milliards pour réaliser l’Odd 6 d’ici 2030». Pour lui, «il y a donc lieu de combler ce déficit en intensifiant le plaidoyer et surtout l’action, si nous voulons être au rendez-vous de 2030». Dans ce cadre, il a aussi rappelé les initiatives qui ont été lancées. «Le 25 mars 2022, dans le cadre du 9e Forum mondial de l’eau à Dakar, j’ai lancé le Panel international de haut niveau sur les investissements dans l’eau pour l’Afrique, en ma qualité de président de l’Union africaine. L’objectif du panel est de mobiliser 30 milliards de dollars Us par an d’ici 2030, afin de mettre en œuvre le Programme continental d’investissement dans l’eau en Afrique», a-t-il déclaré.
Par ailleurs, le chef de l’Etat, qui est intervenu sur la sécurité de l’eau, a attiré l’attention sur «la complexité du sujet par son enjeu et ses différents aspects nationaux, internationaux, environnementaux, économiques et sociaux». Il a ainsi appelé à mettre en évidence la nécessité d’une approche concertée de la gestion de l’eau. Pour M. Sall, «il faut continuer à promouvoir la prophylaxie des tensions autour des ressources en eau pour éviter la multiplication des risques de conflits dans un avenir très proche ; d’autant plus que les ressources se raréfient et que les besoins augmentent». Le chef de l’Etat s’est aussi prononcé sur les solutions. «Avec l’avancée de la technologie, le dessalement de l’eau de mer pourrait certainement contribuer à atténuer la pression sur les ressources hydriques», a-t-il fait savoir. En outre, il a fait remarquer que «sur le plan de la règlementation, il y a encore beaucoup à faire malgré l’existence de plusieurs cadres de coopération autour des bassins hydrauliques». «Plus de 270 fleuves et lacs transfrontaliers restent encore sans mécanisme de concertation», a-t-il dit.
A côté des défis, le président de la République a fait état «des exemples réussis de gestion concertée des ressources hydriques». C’est le cas, souligne-t-il, «de l’Organisation pour la mise en valeur du fleuve Sénégal (Omvs), créée en 1972 et qui regroupe la Guinée, le Mali, la Mauritanie et le Sénégal, et de l’Organisation pour la mise en valeur du fleuve Gambie, créée en 1978, qui réunit la Gambie, la Guinée, la Guinée-Bissau et le Sénégal». Partant de ces exemples, il estime qu’en «tant que dépositaire privilégié des traités internationaux, l’Organisation des Nations unies, à travers l’Assemblée générale, pourrait davantage encourager la multiplication des cadres de coopération et le partage d’expériences en matière de gestion concertée de l’eau».
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