Après la publication des rapports de la Cour des comptes, le Directeur exécutif de l’Ong 3D appelle ainsi à une réddition des comptes transparente et efficace, sans tomber dans les travers de la vengeance politique.Par Ousmane SOW –

Le Directeur exécutif de l’Ong 3D estime qu’il est temps que la reddition des comptes démarre et se fasse dans les règles de l’art, sans tomber dans les travers de la vengeance politique. «Si c’est ce que le Président a dit, c’est-à-dire ne pas se précipiter ni faire de la chasse aux sorcières, dans ce sens, c’est bon. Mais cela a une durée. Parce que les rapports sur le Covid-19 sont clairs», a déclaré Moundiaye Cissé dans l’émission «Au Fond du Débat», où il a été interrogé sur de supposées lenteurs notées dans la reddition des comptes. Pour le Directeur exécutif de l’Ong 3D, la patience a des limites, surtout lorsqu’il s’agit de rendre des comptes sur des fonds publics mal gérés.

En évoquant les rapports sur la gestion de la pandémie, Moundiaye Cissé n’a pas mâché ses mots. «Beaucoup de Sénégalais, ce qui leur fait le plus de mal concernant la gestion de l’ancien régime, c’est la manière dont l’argent du contribuable a été gaspillé», a-t-il souligné, en faisant référence à des scandales financiers. Moundiaye Cissé a rappelé les mots de Fadilou Keïta, responsable du parti Pastef et Directeur général de la Caisse des dépôts et consignations (Cdc), qui avait lancé un cri du cœur face à ces dérives.  «J’ai entendu Fadilou Keïta lancer un cri du cœur. C’est peut-être parce qu’il a vu des choses extraordinaires sur la gestion du pays.» Mais aussi les révélations des rapports, notamment celui de la Sicap sur des terrains fictifs, ont été particulièrement choquantes pour le Directeur exécutif de l’Ong 3D. «Quand je lisais des rapports comme celui de la Sicap, avec des terrains fictifs à coups de milliards de F Cfa, je ne pouvais pas continuer car j’avais mal au cœur», a-t-il confié. A l’en croire d’ailleurs, si ces documents étaient largement accessibles à la population, la pression publique forcerait les autorités à agir plus rapidement. «Si toute la population parvenait à lire ces rapports qui citent nommément des personnes, elle sortirait sûrement pour demander aux nouvelles autorités de se précipiter afin de faire jaillir la vérité», a indiqué Moundiaye Cissé.