Vendredi dernier, le Sudes/Esr reprochait au gouvernement son désintérêt inquiétant pour le sous-secteur de l’Enseignement supérieur et de la recherche. La réponse du Mesri ne s’est pas fait attendre. Dans un communiqué, la tutelle soutient que les propos des syndicalistes «ont surpris par leur impertinence et sont à l’opposé de la démarche du Mesri» et de la réalité.

Par Dieynaba KANE- La sortie du Sudes/Esr la semaine dernière n’a pas plu au ministère de l’Enseignement supérieur, de la recherche et de l’innovation. Selon ce département, les propos tenus par les membres de ce syndicat, lors de leur conférence de presse, «ont surpris par leur impertinence et sont à l’opposé de la démarche du Mesri». Dans un communiqué, le ministère informe que celle-ci «s’inscrit dans la sincérité des rapports et le respect mutuel qui doivent être une démarche quotidienne de toutes les composantes du sous-secteur». Cheikh Oumar Hanne, qui soutient avoir fait preuve d’ouverture en rencontrant une délégation du Sudes/Esr à 3 reprises, «déplore l’attitude de certains dirigeants du Sudes/Esr qui, sous prétexte de revendications basées sur l’exigence d’une remise en cause des acquis d’un syndicat majoritaire, se singularisent par une arrogance, voire une immaturité, et des attaques injustifiées et continuelles à l’endroit de toutes les composantes du sous-secteur de l’Enseigne­ment supérieur». Toutefois, précise le Mesri dans son document, «en dépit de toutes ces considérations, le Direc­teur de l’enseignement supérieur public (Des­pub) a reçu des instructions afin de rencontrer le Sudes/Esr pour recueillir l’ensemble de leurs revendications écrites et orales».
En attendant cette rencontre, la tutelle a répondu presque sur tous les points de revendications du Sudes/Esr. Concer­nant le Plan Marshall de recrutement réclamé par ce syndicat, le Mesri dit avoir «autorisé en 2020, sur fonds propres, la création de 200 nouveaux postes d’enseignant, en plus de ceux créés pour les besoins des nouvelles universités (Uam et Ussein)». Dans la même veine, les services dudit ministère soulignent que «le programme de création de postes d’Attaché temporaire de recherche (Ater), dont l’objectif était de renforcer l’encadrement, est en attente d’une validation par les Universités». Se voulant rassurant, ils soutiennent que «des efforts seront encore faits pour le renforcement de l’encadrement».
S’agissant de la transformation de l’Uvs en un Institut national de la formation continue, sous la tutelle scientifique de l’Ucad, le ministère trouve cette proposition impertinente. Et de donner ses raisons : «L’Uvs, créée en décembre 2013, a atteint son rythme de croisière et forme aujourd’hui plus de 30 mille étudiants aux niveaux Licence et Master, tout en offrant des renforcements de capacités à la communauté nationale.» Van­tant le succès de cette Université, le ministère soutient qu’elle «se distingue par un taux d’insertion professionnelle très satisfaisant, comme l’indique notamment la réussite de ses étudiants aux concours nationaux». En outre, le ministère rappelle que «l’enseignement à distance est devenue une réalité mondiale et le succès de l’Uvs est tel que ce fleuron, avec son modèle innovant d’Eno, a inspiré plusieurs pays de la sous-région qui se sont lancés dans la création d’Universités virtuelles».
Les syndicalistes du Sudes/Esr, qui reprochent le gouvernement de privilégier des infrastructures de prestige au détriment de celles destinées à l’enseignement supérieur, ont été également répondus par la tutelle. Selon le ministère, «l’Ugb a réceptionné en janvier 2021 un complexe comprenant des amphithéâtres (dont un de 750 places), des salles de classe et des bureaux. L’Uasz a réceptionné un complexe identique en 2019, ainsi que trois amphithéâtres en préfabriqué (un de 500 places et deux de 300 places chacun) et 16 salles de cours». A en croire les auteurs du document, l’Ucad a réceptionné «en 2020 trois autres amphithéâtres en préfabriqué (un de 1 500 places et deux de 500 places chacun)». Quid du bâtiment de la Flsh à l’arrêt depuis 2015 ? Le ministère informe qu’il «est en cours de finition avec l’appui du Mesri». Concernant l’Uvs, il indique qu’en «plus de la réception de cinq (5) Eno, les travaux se poursuivent à un rythme appréciable pour cinq (5) autres». L’objectif, ajoute-t-il, «est d’en implanter un dans chaque chef-lieu de département».
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