Le système éducatif de l’année 2017 a été émaillé par les fuites constatées dans les épreuves du Bac. Plaintes et arrestations sont venues se rajouter au climat de stress qui accompagne des candidats au point que des sujets aient été repris. Le gouvernement annonce une réforme de l’organisation de cet examen.

Lorsque la presse évoquait des fuites de l’épreuve anticipée de Philosophie en juin, les autorités académiques, défendant l’indéfendable, annonçaient des poursuites judiciaires contre les diffuseurs de telles informations. Quelques semaines plus tard, elles ont été rattrapées par l’évidence : des copies se sont retrouvées dans les réseaux sociaux à la veille du déroulement du Bac. La quiétude dans les rangs des candidats est troublée. Désor­mais, chacun est hanté par l’inquiétude de reprendre une épreuve déjà faite. Anxieux, les potaches sont priés de prolonger leur stress avec la reprogrammation des sujets de Français, d’Histoire et de Géographie. De quoi pourrir l’atmosphère de cet examen qui mène à l’obtention du premier diplôme universitaire.
Le sujet défraie la chronique en cette veille d’élections législatives du 30 juillet 2017. La police entre dans la danse, suite à la décision du procureur de la République de se saisir du dossier. Au terme de l’enquête de la Dic, 42 personnes sont arrêtées et déférées au Parquet. Il s’agit de «3 professeurs de lycée, 1 proviseur, 3 agents de l’Office du Bac, 23 candidats et 3 candidats qui ont réussi en 2016 par la fraude», d’après le Parquet.

Réforme du Bac
Au chapitre des réactions, des syndicats d’enseignants préconisent la reprise totale des épreuves tandis que les parents d’élèves sont préoccupés par la qualité du diplôme au regard de ces soubresauts. Sous le feu de critiques, l’historique directeur de l’Office du Bac est appelé par la rue à démissionner. «On ne quitte pas un navire en pleine tempête. Je ne démissionnerai pas», a répliqué Babou Diakham, en poste depuis 2001. Au lendemain de cette expérience douloureuse, faut-il changer le mode d’organisation du Bac ? Oui, aux yeux du gouvernement qui voit «la nécessité de reformer le Bac suite à la mise en œuvre de la grande réforme de l’Enseigne­ment supérieur, après la tenue du Conseil présidentiel de 20­13».
A Saint-Louis, le 7 décembre dernier, Mary Teuw Niane, ministre de l’Enseignement supérieur, de la recherche et de l’innovation, a fait savoir que «cette réforme du Bac répond au souci de mieux sécuriser le système des examens, suite aux fuites décelées lors du Bac 2017. Ce qui avait fini de contrarier la réforme décidée depuis plus de deux ans». Une mesure saluée par le directeur de l’Office du Bac, Babou Diakham, pour qui cette réforme «vient à son heure et permettra de changer le contexte face au développement des réseaux sociaux, afin d’arriver à une fiabilité des examens, pour une crédibilité du Bac­calauréat qui passera par un renouveau du système éducatif». Le Bac 2018 sera un baromètre…
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