Gestion du Covid-19 : Les vérités de Pasteur

Secoué par les dernières actualités sur la gestion des tests des agents de l’hôpital Fann, son refus de donner la souche Covid-19 à l’Iressef, la tarification de ses services, l’administrateur général de l’Institut Pasteur de Dakar balaie ces «accusations infondées» qui ne l’empêcheront pas de poursuivre sa mission.
Accusé, levez-vous ! Au cœur d’une tempête, l’Institut Pasteur de Dakar (Ipd) livre un autre récit de son implication dans la bataille du Covid-19 qu’il «assure» avec «rigueur et transparence sous le contrôle du Msas». Il lève d’abord les équivoques liées à la «prétendue» affaire «des résultats des tests du personnel médical de l’hôpital de Fann». «Dans ce cadre, tout résultat de test transmis par l’Ipd à l’autorité ministérielle suit un processus strict et clairement défini. A cet égard, la direction de l’Ipd affirme qu’il n’y a jamais eu de transmission au Msas de résultats doubles ou contradictoires pour les médecins concernés.» L’administrateur de Pasteur détaille le protocole mis en place : «L’Ipd a adressé au point focal de la prise en charge du Service des maladies infectieuses de Fann un message électronique, avec en pièce jointe une liste de 16 personnes pour lesquelles un deuxième prélèvement a été demandé, car les informations contenues dans les fiches d’enquête des premiers prélèvements reçus par l’Ipd n’étaient pas fiables. Ainsi, une deuxième série de prélèvements avec des fiches correctement renseignées nous a été transmise et nous a permis d’effectuer les tests et de donner les résultats négatifs de ces personnes tels qu’annoncés par le Msas lors de son point quotidien. Aucun résultat faux ou contradictoire n’a été rendu au Msas.»
Dans sa plaidoirie, l’Ipd soutient que son travail ne se réalise pas seulement dans le huis clos de ses laboratoires. En plus, dit-il, ses services ne sont même pas tarifés. Alors que depuis le début de la pandémie, des experts révélaient que chaque test coûtait 50 mille F Cfa au contribuable. «L’Ipd réalise des tests diagnostic du Covid-19 dans le cadre du dispositif mis en place par le ministère de la Santé et de l’action sociale. Selon l’organisation définie par le Msas, des prélèvements associés à des fiches de renseignements dûment remplis de cas suspects, contacts et patients hospitalisés effectués par les personnels des districts sanitaires et des centres de traitement, sont quotidiennement adressés à l’Ipd, qui réalise les tests pour le Covid-19 avec un rendu des résultats au niveau du Msas. Nous rappelons que cette activité est menée dans le cadre de la mission de santé publique de l’Ipd sans aucune facturation en contrepartie», rétablit le patron de l’Ipd.
Dans ses explications, Dr Amadou Sall, patron de l’Institut Pasteur de Dakar, met fin à la polémique naissante sur le refus de sa structure de donner la souche du Covid-19 à l’Iressef, choisie aussi pour effectuer les tests virologiques : «Contrairement à ce qui a été déclaré au niveau de la presse, l’Ipd n’a jamais reçu de demande officielle émanant d’une quelconque institution de recherche pour la mise à disposition de la souche Covid-19.»
Aujourd’hui, l’Institut Pasteur de Dakar , qui «est une fondation sénégalaise d’utilité publique à but non lucratif» dont «l’objectif est de contribuer à la santé publique en Afrique en général et au Sénégal en particulier, en menant des activités de recherche, d’enseignement, de formation, d’expertises médicales, épidémiologiques et biologiques et de production du vaccin contre la fièvre jaune», ne «saurait en aucune manière être associé à des polémiques dans d’autres pays où il n’a aucune responsabilité». Une allusion claire à la polémique liée aux erreurs de tests dans laquelle est citée à l’Institut Pasteur de Madagascar depuis quelques jours. Malgré les «accusations infondées relatives à son rôle dans la lutte contre le Covid-19», l’Ipd annonce qu’il reste mobilisé «pour juguler la pandémie du Covid-19 au Sénégal et toute notre énergie est et restera uniquement tournée vers cela».