Farba Ngom s’est fait un point d’honneur à répondre à Aminata Touré. L’ancienne Première ministre avait, une fois de plus, interpellé Amadou Ba, hier à l’Assemblée nationale, pour lui demander de clarifier sa position sur une 3ème candidature de Macky Sall à la prochaine élection présidentielle. Pour le député-maire des Agnam, sa collègue n’est pas dans une position de donner des leçons de bonne gouvernance. Il l’a accusée ainsi d’avoir pratiqué les mêmes méthodes qu’elle dénonce aujourd’hui. «Ce n’est pas parce qu’on n’est plus avec la majorité qu’on peut se permettre de donner des leçons de probité. Je lui avais rendu visite. Qu’elle nous dise la raison de cette visite, la manière dont je me suis déplacé et ce que je lui avais remis. Tu ne peux pas te donner en exemple comme le chantre de la droiture aujourd’hui. Et ce qui transitait par moi ? Et tu sais pertinemment pourquoi cela a transité par moi. Je prends mes responsabilités. Je suis prêt à répondre. J’attends qu’elle (Mimi Touré) m’interpelle», a déclaré Farba Ngom.

Cette sortie contre Aminata Touré s’est faite deux jours après la publication du rapport de la Cour des comptes sur la gestion du fonds Force Covid-19. Il est même  recommandé l’ouverture d’informations judiciaires contre certaines autorités.

Réplique de l’ex-Pm
Mme Touré répliquera après pour affirmer n’avoir «aucune relation avec lui (Farba Ngom), ni institutionnel ni personnel». L’ex-Pm ajoutera qu’elle n’a «jamais été épinglée par un rapport d’audit». Avant de terminer : «Avec mes positions, si je devais quelque chose à l’Etat, ça allait être étalé dans la presse. Il s’agit d’une ligne de conduite personnelle. D’ailleurs j’ai été auditée alors que j’ai quitté la Primature depuis 2014.»

Farba Ngom, en déclarant avoir usé de pratiques peu catholiques avec Aminata Touré,  vient conforter dans leurs thèses, ceux qui pensent que la gestion «sobre et vertueuse» de Macky n’était qu’une chansonnette de campagne. Il sera intéressant d’entendre Farba Ngom sur l’attitude à adopter après lecture du rapport de la Cour des comptes publié ce lundi. Va-t-il demander des poursuites contre les fautifs après avoir tenu ce genre de discours ? Ou bien va-t-il tout simplement se murer dans le silence ? En politique, il ne faut jamais dire jamais.
Par Malick GAYE – mgaye@lequotidien.sn