Le Groupe intergouvernemental d’action contre le blanchiment d’argent en Afrique de l’Ouest (Giaba) reste confronté à plusieurs défis auxquels vient s’ajouter la pandémie du Covid-19, a indiqué mardi, Dr. Buno Nduka, directeur de l’Evalua­tion et de la conformité du Giaba, à l’ouverture de la formation régionale virtuelle organisée du 29 au 30 septembre 2020 à l’intention des journalistes d’investigation sur les crimes économiques et financiers en Afrique de l’Ouest.

En cette période de Covid-19, les Etats membres du Groupe intergouvernemental d’action contre le blanchiment d’argent en Afrique de l’Ouest (Giaba) devraient encore être plus vigilants. La pandémie est venue «s’ajouter aux défis de la lutte contre le blanchiment de capitaux et le financement du terrorisme (Lbc/ft), en provoquant de graves perturbations dans des secteurs vitaux de nos économies, en l’occurrence le système financier», a indiqué Dr. Buno Nduka. Le directeur de l’Evaluation et de la conformité du Giaba intervenait, au nom du Directeur général du Giaba, à l’ouverture de la formation régionale virtuelle organisée du 29 au 30 septembre 2020 à l’intention des journalistes d’investigation sur les crimes économiques et financiers en Afrique de l’Ouest.
Il a expliqué que «les criminels exploitent les vulnérabilités émergentes pour poursuivre leurs activités illicites. De façon particulière, les criminels et terroristes exploitent la pandémie du Covid-19 et le ralentissement économique y associé pour se lancer dans de nouvelles activités à forte intensité de cash dans les pays en développement afin de blanchir le produit du crime et de financer leurs opérations. Par conséquent, les risques émergents de Bc/fT façonneront l’environnement mondial de conformité et, sans nul doute, ajouteront aux défis actuels de mise en œuvre de la Lbc/ft dans la région».
Ainsi, estime l’expert en économie, «les médias et la Société civile doivent s’adapter rapidement et se tenir au fait de ces développements, et, à travers leurs différents canaux, faire ressortir ces nouvelles activités alternatives de Bc/ft clandestines afin de permettre aux Etats membres de concevoir des mesures correctives appropriées».
A l’instar de plusieurs organisations, le Giaba n’est pas à l’abri de l’impact du Covid-19. Mais, précise Dr Nduka, «en tant qu’institution, le Giaba a adopté des stratégies pour atténuer l’impact de la pandémie sur ses programmes, afin de garantir que les Etats membres mettent effectivement en œuvre leurs obligations en matière de Lbc/ft. Cela comprend entre autres, l’engagement proactif avec les Etats membres sur l’élaboration de stratégies novatrices de mise en œuvre de la Lbc/ft».
A ce propos, souligne le directeur de l’Evaluation et de la conformité, la Société civile et les médias demeurent leurs «alliés stratégiques et redoutables dans la mise en œuvre de mesures efficaces contre le Bc/ft. Le Giaba continuera à mobiliser ce secteur et continuera également à fournir l’appui indispensable pour s’assurer que les médias soient à la hauteur de leur plein potentiel dans la Lbc/ft».
Raison pour laquelle, le Giaba a voulu, à travers cette formation virtuelle de deux jours, «renforcer les capacités des professionnels des médias dans le reportage des crimes transnationaux organisés, particulièrement le Bc/ft, et de fournir un cadre permettant aux participants de partager leurs expériences et de favoriser la coopération et la collaboration pour une mise en œuvre efficace des mesures de Lbc/ft».