Giaba – Lutte contre le blanchiment de capitaux : Rapport cent suites

La lutte contre le blanchiment de capitaux et le financement du terrorisme est plus qu’essentiel pour éloigner ces fléaux de nos économies. Lors de la présentation du rapport du Giaba, en marge la 8ème Session annuelle d’information des ambassadeurs des Etats membres et des partenaires techniques et financiers du groupe, le directeur de la structure a insisté sur l’importance des poursuites et condamnations. Par Abdou LATIF MANSARAY –
La 8ème Session annuelle d’information des ambassadeurs des Etats membres et des partenaires techniques et financiers du Groupe intergouvernemental d’action contre le blanchiment de capitaux et le financement du terrorisme (Giaba) a été organisée hier. Lors de cette rencontre, le Giaba a procédé à la publication de son rapport annuel présenté par Edwin W. Harris Junior. Le directeur du Giaba a insisté sur l’importance des poursuites, des condamnations, et la confiscation des produits de la criminalité pour surmonter les défis que posent le blanchiment de capitaux et le financement du terrorisme. Le rapport le souligne : les criminels se servent des pays où les mesures réglementaires et opérationnelles sont faibles pour s’adonner au blanchiment de capitaux et financer leurs activités illicites, notamment le financement du terrorisme. Cette situation a un impact néfaste sur la sûreté et la sécurité générales des pays, et contribue à l’instabilité économique et à la perte de confiance dans les gouvernements et l’Etat de Droit, explique le Rapport 2024. «Une des voies pour surmonter ces défis serait de nous assurer que nous puissions avoir des poursuites, des condamnations pour le blanchiment de capitaux et le financement du terrorisme, mais aussi la confiscation des produits de la criminalité», explique-t-il.
Pour lui, c’est une faiblesse à corriger. «Si les criminels continuent à jouir des produits de la criminalité, s’ils ne sont pas condamnés, nous n’allons pas pouvoir prendre à bras-le-corps ce phénomène du blanchiment de capitaux et du financement du terrorisme», insiste le directeur du Giaba. Il assure que des mesures importantes sont prises dans ce sens. «Depuis sa création, le Giaba a pris des mesures concrètes afin de promouvoir la mise en œuvre de mesures de Lbc/Ft au sein de ses Etats membres, notamment en soutenant la promulgation et le renforcement du cadre juridique et réglementaire de Lbc/Ft ; l’élaboration de stratégies nationales de Lbc/Ft ; la coordination nationale par la mise en place de comités interministériels de Lbc/Ft ; la création et le renforcement de Cellules nationales de traitement des informations financières (Centif) ; et le renforcement des capacités des autorités compétentes et d’autres agences essentielles impliquées dans la mise en œuvre des lois et politiques de Lbc/Ft, à travers la formation, le mentorat et la délivrance d’équipements», note le Directeur général du Giaba, qui a appelé à s’attaquer au «fléau du banditisme à col blanc en général», prônant des «peines lourdes contre ces personnes».
Cheikh Mohamadou Bamba Siby, Correspondant national du Giaba et président de la Cellule nationale de traitement des informations financières (Centif), ajoute : «Cette initiative illustre la volonté du Giaba d’élargir la portée de son plaidoyer auprès des diplomates, des partenaires techniques et financiers, mais surtout auprès des médias dont le rôle est essentiel pour sensibiliser l’opinion relativement à la lutte contre le blanchiment de capitaux.»
latifmansaray@lequotidien.sn