Le président de la République fédérale d’Allemagne, Frank-Walter Steinmeier, a présidé hier la cérémonie officielle de la pose de la première pierre du nouveau bâtiment de Goethe-Institut à Dakar. Selon lui, l’érection de ce nouveau bâtiment «symbolise» le renouveau de l’axe Dakar-Berlin, mais également l’implication croissante du Goethe-Institut dans la vie culturelle sénégalaise. Par Ousmane SOW
– Il y a belle lurette qu’un président de la République fédérale d’Allemagne ne s’était pas rendu au Sénégal. Cette visite est la première depuis 1962. Présent au Sénégal depuis 1978, le Goethe-Institut, pour répondre à son importance croissante dans la vie culturelle sénégalaise, mais aussi dans la région en général, a décidé de construire un nouveau bâtiment attractif pour l’institut dans le but d’élargir ses activités. «C’est justement durant la période difficile de la pandémie que nous avons tous réappris à quel point la culture est importante pour une société, à quel point elle nous manque lorsqu’il n’y a pas de spectacles, pas de concerts ou encore de rencontres possibles. Et c’est précisément pour cette raison qu’un lieu tel que celui-ci est si important ; un lieu qui transmet des connaissances, où l’on peut s’instruire mais aussi un lieu de rencontre, comme le veut la tradition au Sénégal, sous ce baobab si impressionnant», a déclaré le président de la République fédérale d’Allemagne qui avait à ses côtés le ministre de la Culture et de la communication, Abdoulaye Diop, le ministre de l’Urbanisme, du logement et de l’hygiène publique, Abdoulaye Saydou Sow, et Mme Carola Lentz, présidente du Goethe-Institut. L’érection de ce bâtiment symbolise le renouveau de l’axe Dakar-Berlin, mais également l’implication croissante du Goethe-Institut dans la vie culturelle sénégalaise, a-t-elle ajouté. La cérémonie s’est déroulée dans le quartier de Fann Résidence, sur la parcelle adjacente au Musée Léopold Sédar Senghor. De nombreux acteurs de la scène culturelle sénégalaise tels que Baaba Maal et Mansour Seck étaient également présents à la cérémonie aux côtés du célèbre architecte burkinabè, Francis Kéré. Ce dernier, engagé pour le design, a choisi une méthode de construction avec des briques de latérite fabriquées localement, qui seront utilisées pour tous les murs intérieurs et extérieurs sous forme de maçonnerie apparente. Selon lui, il est important d’utiliser des matériels locaux surtout de la terre pour refléter cette idée de construire en Afrique, c’est-à-dire, la construction traditionnelle. «Mais on s’est concentrés pour apporter une innovation à cette façon de construire qui est la nôtre en Afrique, c’est-à-dire améliorer la terre. Donc il y a une technique qui s’appelle le Bloc de terre comprimé (Btc) qu’on utilise pour construire ce bâtiment autonome en énergie et qui sera inédit au Sénégal», a-t-il fait savoir, tout en précisant que ce bâtiment va en plus refléter la façon de vivre en Afrique. «La façade est transparente et accueillante. Elle inspire pour apporter une modernité à ce que nous savons déjà faire», dit-il.
Se réjouissant de la planification de ce bâtiment pour le Goethe-Institut à Dakar, l’architecte de souligner également que la capitale sénégalaise est l’un des points d’accès à la culture les plus importants sur le continent africain et peut fièrement occuper cette position dans le paysage mondial. «Je suis honoré de contribuer, aux côté du Goethe-Institut, de mon équipe ainsi que de nombreux autres partenaires, à apporter une vision contemporaine à travers la conception de ce bâtiment», a-t-il indiqué.
Symbole d’une construction tournée vers l’avenir
«L’élément central du projet est un vieux baobab, dont la cime est destinée à fournir un toit protecteur pour les activités du Goethe-Institut», a expliqué Carola lentz, présidente du Goethe-Institut. D’après elle, dans ce bâtiment, plus de cinq cents personnes peuvent se rassembler chaque jour, pour apprendre la langue allemande, discuter dans le jardin à l’ombre du baobab ou enregistrer leurs propres podcasts dans la nouvelle bibliothèque. «J’ai bon espoir que cette construction inspirante devienne un lieu de rencontre dans lequel une coopération fondée sur le partenariat peut prospérer. Le nouvel édifice sera le symbole d’une construction tournée vers l’avenir», a-t-elle ajouté. Très optimiste, elle souligne que la construction de ce bâtiment en briques de latérite, confiée au renommé architecte, Francis Kéré, en constitue l’élément le plus important. Ces bâtiments, qui seront érigés à partir de ces belles constructions en terre rouge, allient les avantages des constructions d’argile traditionnelle avec les techniques les plus modernes. Ce site spacieux de 2700 mètres carrés, non loin de l’Atlantique et de l’Université de Dakar, a été choisi pour ce projet. Le bâtiment devrait être achevé et mis en service en 2023, a promis l’architecte, Francis Kéré.