L’écrivain Sabyl Ghoussoub est couronné pour un roman très personnel sur la question des origines. Un voyage entre tendresse, humour et vague à l’âme.
En choisissant le roman de Sabyl Ghoussoub, les lycéens ont élu l’humour, la tendresse et la quête de racines, trois thématiques sensibles, proches de l’adolescence. Beyrouth-sur-Seine prend la forme d’une enquête très personnelle : celle de l’écrivain lui-même, dont les parents, Libanais, se sont installés en France en 1975. Exil temporaire, pensent-ils. Le père, Kaïssar, est à Paris pour ses études. Celui qui se destine à une carrière d’intellectuel et travaillera comme journaliste, écrivain et metteur en scène, fou amoureux de sa très jeune femme, ne compte pas rester plus de deux ans loin du Liban. Mais la guerre éclate, et s’installe pour 15 ans. Sabyl naîtra et grandira en France, fils de déracinés qui « recréent Beyrouth à la maison ». En 2020, l’écrivain et journaliste, hanté par ce pays si puissamment présent au cœur de sa famille, mais qui lui échappe et qu’il connaît mal, ouvre une discussion avec ses parents pour s’approprier leur histoire, mais aussi l’Histoire de ce pays complexe, fascinant, meurtri, éclaté, dont les habitants sont si nombreux à vivre en diaspora. D’anecdotes en souvenirs, de photographies en archives personnelles, d’éléments historiques en questionnements sur l’actualité, Sabyl Ghoussoub se construit « (s)on Liban à (lui) ». Refaisant famille, refaisant pays, entre deux histoires et deux identités, l’écrivain s’invente, se réinvente et nous embarque dans sa captivante quête personnelle. Sans jamais s’éloigner de la tendresse et de la drôlerie, Beyrouth-sur-Seine émeut profondément.
LePoint
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