Le cinéaste tchadien, Mahamat Saleh Haroun, a été démis de ses fonctions de ministre de la Jeunesse, du tourisme, de la culture, des sports et de l’artisanat, aux termes d’un décret rendu public hier aux environs de midi.
Aucun motif sur les raisons de ce limogeage n’a été fourni par le décret qui se borne à indiquer que le célèbre cinéaste a été remplacé par un cacique du parti au pouvoir, Djibert Younous, ancien gouverneur de région et plusieurs fois ministre.
Le désormais ex ministre Mahamat Saleh Haroun était entré pour la première fois au gouvernement en février 2017, comme ministre du Développement touristique, de l’artisanat et de la culture, 23ème membre de l’équipe gouvernementale suivant l’ordonnancement protocolaire. Au remaniement de décembre 2017, ses prérogatives ont été élargies à la jeunesse et aux sports.
Même si rien n’a pour le moment filtré de cette révocation, Mahamat Saleh Haroun a récemment accordé une interview à l’hebdomadaire Jeune Afrique et à cette question : «Un opposant a dit qu’avec vous, Déby Itno a surtout récupéré un symbole…», il avait notamment répondu : «C’est une insulte à l’intelligence de croire que je ne peux pas comprendre ce qui se passe. Je ne vais pas laver la mémoire du Tchad qui est tenace. Et si avec ce régime il y a quoi que ce soit de noir, ce n’est pas mon nom qui va le blanchir.» Il avait ajouté : «Si le régime et ses dirigeants cherchent à améliorer leur image, cela prouve qu’ils ont pris conscience d’une certaine faiblesse et qu’ils sont dans une démarche constructive. Je fais un travail pour le Tchad et son milieu culturel. Et quand, à un horizon pas si lointain, il faudra que je parte pour m’occuper de mes films, je partirai.»
Ce limogeage est le troisième du genre que connaît le gouvernement de Pahimi Padacké Albert après la révocation des ministres de la Sécurité et de la Fonction publique.
Mahamat Saleh Haroun est un cinéaste de renommée ayant participé et glané des titres à de grands festivals comme le Fespaco, Cannes et Venise.
Apa