Utiliser une œuvre d’art pour attirer l’attention sur le dépistage du cancer. C’est le dernier combat de Zeinix, une adepte du graffiti. Sur une bâche de 9,5 mètres de largeur et 2,5 de hauteur et avec l’aide de ses confrères, elle a enrôlé  un foulard rouge sur le visage d’une femme, le tout sur fond rose et noir. Baptisé «Tout en rose», cette œuvre appelle les passants à la signer.

L’œuvre est à la hauteur du combat : immense. Sur une bâche de 9,5 mètres de largeur et 2,5 de hauteur Zeinix Madzo, Kingmo et Crak  «se sont exprimés de façon strictement personnelle, chacun, sa vision de la lutte contre le cancer». Baptisée Tout en rose, cette fresque représente une femme dont le visage est masqué par un foulard rouge sur fond noir et rose. Elle est exposée devant le siège de la Lisca et se veut un mur qui va recueillir  des signatures de personnes anonymes afin de sensibiliser sur la lutte contre le cancer. Ceci entre dans le cadre de la célébration de «Octobre rose» que la Ligue sénégalaise de lutte contre le cancer (Lisca) organise à cette période chaque année.
Au loin, cette œuvre imposante attire par son message : «Set sa yaram aar sa bop» (un corps sain pour se protéger, en wolof). «Nous sommes des jeunes très connectés. On voit souvent des potes qui nous interrogent. Pourquoi doit-on rester les bras croisés pendant que nos sœurs souffrent du cancer ?» C’est ce qui a motivé Zeinix, une adepte du graffiti, à faire appel à trois de ses confrères pour réaliser cette fresque. Il ne lui a fallu qu’une «bâche transparente qui a été montée et confectionnée par les graffeurs  et des bombes». La bâche, explique-t-elle, symbolise l’espoir, car «là où il n’y a rien, on peut tout y faire».
Mais à la question de savoir l’utilité d’un tel projet sur la lutte contre le cancer qui brasse des milliards dans le monde sans un réel résultat, Zeinix ne boude pas son plaisir. Elle dit : «Voir seulement Tout en rose est un peu réducteur de son importance. On est artiste  par conséquent on ne peut qu’utiliser notre art pour sensibiliser. Avec sa taille, quand on y travaillait, des passants étaient soit attirés ou intrigués par la taille. On profitait  de cet entretien pour sensibiliser  le passant sur le cancer et la nécessité de faire un dépistage. Et dans ce contexte, la composition des couleurs importe peu. Qu’elles soient chaudes ou froides, l’essentiel c’est que l’œuvre attire. Pour deux fois rien, on attire l’attention et on sensibilise, autrement on participe à la campagne de lutte contre le cancer qui passe par le dépistage.»
Cette campagne pourrait avoir plus d’ampleur selon Duggy tee. Ce membre du groupe Pbs propose un Concert contre le cancer (3C) dont l’intégralité de la recette sera remise à la Lisca. Une proposition qui semble enchanter le ministre de la Culture, venu assister lundi passé au vernissage de l’exposition. Abdou Latif Coulibaly informe que «le département de la Culture va voir étudier cette proposition qui s’inscrit dans une dynamique de progrès».

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