Même si la Sonatel ne préfère pas commenter l’attaque perpétrée sur ses installations à Grand-Dakar, le ministère des Télécommunications parle d’attaque terroriste.Par Justin GOMIS –
Le champ lexical est assumé : le ministre des Télécommunications parle «d’acte terroriste» en qualifiant l’incendie sur des équipements de la Sonatel samedi dernier. «Le ministre de la Communication, des télécommunications et de l’économie numérique confirme que ce samedi, un acte terroriste par un incendie criminel a été perpétré dans la commune de Grand-Dakar sur des équipements techniques de la Sonatel, entraînant d’importants dégâts matériels», note Me Moussa Bocar Thiam. Après avoir évidemment condamné «ces actes terroristes», il avance que «les auteurs, activement recherchés, seront interpellés et sévèrement réprimés conformément à la loi et rappelle que l’Etat a déployé sur le territoire national tous les moyens nécessaires pour garantir la sécurité des personnes et des biens».
Pour plus de sécurité, le ministre «appelle la population à la vigilance, à l’alerte et à la dénonciation auprès des autorités de tout comportement délictuel ou criminel suspect, ainsi que les opérateurs de télécommunications à renforcer leur dispositif de veille pour la sécurisation de leurs installations techniques». Selon Me Thiam, le dessein est simple : «Cet acte, qui intervient après l’attaque d’un bus de transport à Yarakh ayant causé deux décès, est d’une extrême gravité puisqu’il vise à installer le désordre et la panique au Sénégal, tout en affectant les services de base fournis aux populations.» Pour l’instant, la Sonatel n’a pas voulu commenter cette affaire, mais la «volonté était de priver les citoyens de ses services».
Lors d’une attaque au cocktail Molotov sur un bus de transport en commun, deux personnes y ont perdu la vie. Pour le ministre de l’Intérieur, c’est un acte terroriste qui ne restera pas impuni. Depuis quelques mois, les cocktails Molotov sont devenus une arme de manifestation et avaient été utilisés contre des domiciles de certains responsables politiques et contre des Forces de défense et de sécurité. Il y a quelques jours, la Rts Kolda a été visée aussi par une attaque au cocktail Molotov. Vendredi, la Sûreté urbaine a révélé avoir déjoué aussi un projet funeste semblable.
La police a procédé à l’arrestation de 11 personnes qui auraient envisagé «de poser des actes terroristes dans le secteur de la Vdn». Les individus appréhendés «logeaient dans un domicile à Sam Notaire». Revenant sur les renseignements ayant permis l’arrestation de ces 11 personnes, la Sûreté urbaine a exploité une information selon laquelle ce vendredi 11 août 2023 (hier), «un dénommé Cheikh Diouf avait confectionné des herses pour préparer des actes terroristes à Dakar». D’après des infos de la Su, «le même jour, il a quitté Kaolack à bord d’une moto, avec une grande quantité de herses qui auraient été confectionnées par un certain Bitèye pour des actes terroristes qui étaient prévus le vendredi 11 août à Dakar». Selon leurs supposés plans, «les herses, ainsi que de l’essence et d’autres produits servant à la confection de cocktails Molotov devaient être distribués aux cellules de Pikine, Yoff, Keur Mbaye Fall, Zac Mbao et Rufisque (Groupe de l’autoroute à péage), Parcelles Assainies, Vdn3…». D’après toujours la police, «des individus avaient déjà quitté Kaolack, Bignona, Mbacké et Gambie pour rejoindre des groupes afin qu’ils se rendent au centre-ville». C’est ainsi, informe-t-elle, que «les investigations effectuées ont permis de procéder à l’interpellation du nommé Cheikh Diouf, né à Kaolack, se disant étudiant en infographie domicilié à Zac Mbao, Cité Sipres». «Et il a été trouvé détenteur d’un sac contenant plusieurs herses.» Selon des informations du Quotidien, ils sont toujours en garde à vue alors que la police est en train d’essayer de mettre la main sur d’éventuelles complicités.