Grève à l’Université de Kolda : Les étudiants réclament une bibliothèque

La revendication est légitime : la construction d’une bibliothèque physique garnie de livres et autres manuels sur les différentes disciplines de l’enseignement supérieur. Les étudiants du Centre universitaire délocalisé de Kolda sont en grève et ont listé, face à la presse, les maux qui gangrènent l’enseignement supérieur à Kolda. «Impossible de faire des examens et d’autres évaluations pédagogiques sans aller dans une bibliothèque consulter des manuels en rapport à des cours appris dans les amphithéâtres», pestent les étudiants.
L’autre doléance est la finition des travaux de construction de l’Université de Kolda qui, jusque-là, est un centre délocalisé de l’université Assane Seck de Ziguinchor. Ces travaux, qui ont démarré depuis 2015, tardent à être achevés. A en croire Eric Adolphe Diédhiou, «c’est un manque de volonté de l’Etat». Ainsi, les étudiants de Kolda exigent la poursuite des travaux pour livrer le chantier. «Dix ans de travaux, c’est trop long», a déclaré le président de l’Amicale des étudiants de l’Université de Kolda, qui invite le président de la République et son Premier ministre à venir voir de près ce qui se fait à Kolda dans le domaine de l’enseignement supérieur. Et Eric Diédhiou d’ajouter : «Il n’y a aucune prise en charge médicale. Les étudiants exigent l’affectation d’un infirmier permanent au campus universitaire et une ambulance pour mieux prendre en charge les malades.»
Par ailleurs, les étudiants de Kolda sont confrontés à un problème de salles de cours. Ils parcourent des distances pour trouver des espaces libres où ils sont obligés de s’entasser afin de suivre quelques explications des professeurs. D’ailleurs, Eric Adolphe Diédhiou et ses camarades réclament des professeurs titulaires et fixes à l’Université de Kolda. «Nous sommes fatigués d’attendre que les autres ferment pour que leurs professeurs viennent nous dispenser des cours», a déploré M. Diédhiou, vivement ovationné par ses camarades, face à la presse ce jeudi 9 octobre 2025. Malgré tous ces points de revendications dont le sixième est l’activation immédiate du réseau Wifi, les étudiants disent suspendre leur grève et reprendre le chemin des amphis dès lundi prochain. «Le temps pour nous de laisser les autorités s’activer autour de nos différentes doléances», a lancé Eric Adolphe Diédhiou.
Pourtant, les populations du Fouladou ont toujours réclamé la fin des travaux de construction de cette université. Une doléance qui, jusque-là, est tombée dans l’oreille d’un sourd. Le site, devenu un champ de patates avec des herbes çà et là qui côtoient des bâtiments en ruines, est fréquenté par des animaux. Les nouvelles autorités étatiques sont fortement attendues pour finir et livrer le chantier.
Par Aladji BADJILANG – eh.coly@lequotidien.sn