Le ministère de l’Education nationale reproche aux syndicalistes du Saemss et du Cusems, qui ont annoncé une journée morte pour aujourd’hui, de n’avoir pas respecté la loi sur le droit de grève. La tutelle menace de revenir sur les augmentations de salaires accordées aux enseignants.Par Dieynaba KANE –

Le Cusems et le Saemss ont décrété une journée morte à l’école ce mardi pour protester contre le non-respect des accords signés en 2022, la fermeture des universités et les arrestations arbitraires. Une annonce qui n’a pas plu aux autorités de l’Education nationale. Dimanche soir, le ministère a publié un communiqué dans lequel il menace les organisations syndicales de revenir sur les augmentations de salaires obtenues par les enseignants après plusieurs mois de grève. «Le gouvernement se réserve le droit de revenir dans l’immédiat, sur ses engagements, qui ont déjà coûté 250 milliards de francs Cfa au contribuable sénégalais, en cas de violation par la partie syndicale des termes de l’accord sans préalable», a déclaré Cheikh Oumar Anne dans son document.

La journée morte, annoncée par les deux syndicats du moyen-secondaire, est considérée par les autorités en charge de l’éducation comme «des appels déguisés à la grève». Et selon le communiqué du ministère, ils sont contraires à la réglementation.

Très remonté contre les syndicalistes, le ministre ajoute que «le gouvernement reste déterminé à faire respecter les dispositions susvisées et à s’opposer à toutes les tentatives de déstabilisation de l’école pour des motifs inavoués». Cette sortie du ministère de l’Education nationale intervient au moment où le système éducatif fait face à un déficit criard d’enseignants. A cela s’ajoute la crise au niveau de l’enseignement supérieur avec le Saes qui est en grève pour exiger la réouverture immédiate de toutes les universités, et des étudiants qui ont décrété le mot d’ordre pas d’enseignement sur l’étendue du territoire.
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