Les gérants de stations d’essence ont décidé d’arrêter les ventes, pour éviter de revivre les casses qu’ils ont subies lors des manifestions de juin 2023.Par Dialigué FAYE –

«Chat échaudé craint l’eau froide.» Les gérants des stations d’essence ne souhaitent plus revivre les actes de dégradation qu’ils ont subis en 2021, 2022 et 2023. Pour éviter de pareils évènements malheureux, ces acteurs du secteur pétrolier ont décidé d’arrêter les ventes à partir de ce mardi ; et ce jusqu’à jeudi 3 août 2023.

Pour rappel, les tensions sociopolitiques que traverse le Sénégal depuis un certain temps impactent négativement les activités économiques. Des dégradations que rien ne justifie sont souvent notées çà et là.

Après les violences et saccages du mois de juin 2023, par exemple, le Conseil national du patronat (Cnp) avait dressé une facture très salée pour l’économie sénégalaise. «Plus de 100 stations d’essence avaient subi la foudre des pilleurs», selon le patronat. Lors d’une conférence de presse, Mouhamed Cha­gouni, le président du Grou­pement des pétroliers professionnels, avait fait état des dégâts matériels qui, dans son analyse, pouvaient dépasser les 3 milliards de francs Cfa. «Il faut noter qu’en 2021, le préjudice subi était de 3, 5 milliards Cfa, alors que le nombre était à 21 stations. On parle de 100 aujourd’hui. Certains gérants ne veulent plus reconstituer leurs capitaux. Ils ne veulent ou n’ont plus les moyens de réinvestir», avait-t-il indiqué, sans être exhaustif dans l’évaluation exacte des dégâts. Mouhamed Chagouni avait appelé l’Etat à payer la dette qu’il leur doit dont le montant tournait autour de 145 milliards Cfa.

Et le plus dur, c’est pratiquement l’usager qui en pâtit le plus durant ce genre d’évènement malheureux. A preuve hier, suite à l’arrestation du leader du parti Pastef, Ousmane Sonko, beaucoup de stations d’essence n’ont pas fonctionné. Ce qui s’est répercuté sur les activités de transport. Faute de carburant, des véhicules de transport interurbain n’ont pas quitté les gares routières.

Coupure de l’internet
Le numérique a été aussi touché. Le ministre de la Communication a restreint hier l’accès aux services Internet, en raison de la diffusion de «messages haineux» sur les réseaux sociaux. Ce qui inéluctablement, entraînera une baisse des activités des entreprises de transfert d’argent. En juin 2023, la coupure d’internet avait entraîné «une baisse de 40% sur les activités de Wave. Ce chiffre se retrouvait au niveau des volumes. Ça avait impacté les banques, les grands facturiers comme la Senelec. Cette baisse se traduisait par des effets sociaux graves. Les Sénégalais qui recevaient soit de l’aide de la diaspora, soit la dépense quotidienne, avaient été impactés. Ce sont plus de 7 millions de clients qui avaient été touchés», selon Coura Sène, la Directrice générale de Wave.
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