L’Association des animateurs culturels et conseillers aux affaires culturelles (Adac) dénonce la marginalisation dont elle fait l’objet dans le cadre du recrutement de quatorze chefs de service régionaux. Selon l’Adac, ces nouvelles recrues ne sont pas «issues du milieu culturel». Par Amadou MBODJI – 

Le ministère de la Jeunesse, des sports et de la culture est en pleine restructuration. Le secteur de la culture, en particulier, connaît des bouleversements sur son organigramme. Après la nomination d’un Directeur général de la Culture, la nomination de directeurs régionaux est actée. Mais cette nouvelle configuration ne satisfait pas tout le monde. Dans un communiqué de presse, l’Association des animateurs culturels et conseillers aux affaires culturelles (Adac) dénonce sa marginalisation dans le cadre du recrutement de quatorze chefs de service régionaux. Selon ces professionnels de la culture, le recrutement a privilégié «des personnes qui ne sont pas issues du milieu culturel». «L’Association trouve inacceptable, voire même démobilisateur pour les animateurs culturels et conseillers aux affaires culturelles, l’omission ou le fait que des cadres qualifiés soient ignorés au profit d’individus issus d’autres corps dont la compétence en matière culturelle n’est pas avérée.» Pour l’Adac, «la culture est un levier essentiel du développement social et économique de notre Nation, et sa gestion requiert une connaissance approfondie de ses enjeux, de ses acteurs et de ses mécanismes. Confier toutes les rênes des affaires culturelles régionales à des profils éloignés des réalités et spécificités du secteur est une décision préjudiciable qui hypothèque le dynamisme et l’épanouissement de la vie culturelle dans nos régions».
L’origine de la colère de l’Adac est liée à la nomination de 14 inspecteurs de l’Education populaire et des sports au poste de chef de service régional au sein du ministère. Des nominations qui seraient la suite de l’appel à candidatures lancé en septembre 2024. L’Adac souligne en outre que la nomination au poste de chef de service régional par intérim, sans base légal clairement établi par une telle configuration, en dehors du remplacement d’une personne, est une entorse grave aux principes de bonne gouvernance et d’égalité administrative. «On assure l’intérim de personnes, pas de services nouvellement configurés ou attribués de manière discrétionnaire», mentionne l’Association des animateurs culturels et conseillers aux affaires culturelles. «Nous dénonçons vigoureusement ces pratiques d’un autre temps qui consistent à placer le secteur vital de la culture sous la tutelle de personnes incompétentes, sans aucune expérience avérée dans le domaine», poursuivent les membres de cette association. Ils invitent par ailleurs l’autorité à rectifier le tir. «L’Adac appelle l’autorité compétente à reconsidérer ces nominations et à privilégier l’expertise et l’expérience des professionnels de la culture pour la gestion des affaires culturelles à tous les niveaux», plaident-ils.
Du côté de la tutelle, on parle d’«incompréhension». Joint par téléphone, Abdou Simbandy Diatta, le Directeur général de la Culture, assure que le rôle des inspecteurs nommés «se limite à la coordination». «Les animateurs culturels ont un rôle à jouer, l’un ne peut exclure l’autre. Ça ne peut en rien entraver leur évolution», souligne-t-il. M. Diatta informe être disposé à discuter avec les membres de l’Adac.
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