Les acteurs culturels de Guédiawaye demandent au maire de la ville, Aliou Sall, d’éclairer leur lanterne sur «les subventions de 2017, remises à certaines associations». Ils annoncent qu’une plainte sera déposée très prochainement à l’Office national de lutte contre la fraude et la corruption (Ofnac) pour «malversations financières» et «détournements d’objectifs».

Brassards rouges autour du cou, à la main, tee-shirts rouges, casquettes rouges. C’est dans ce décor cramoisi que les acteurs culturels de Guédiawaye ont tenu leur point de presse hier pour exprimer leur colère contre l’édile de leur ville, Aliou Sall. Selon eux, l’une des décisions qui affectent le plus les acteurs de la culture dans cette zone est «le manque de subventions et même si subvention il y a, c’est fait dans une opacité totale». Ils ont donc demandé au premier magistrat de la ville de Guédiawaye d’éclairer leur lanterne sur les subventions de 2017, «qui n’arrêtent pas d’alimenter les polémiques, car nous constatons qu’il y a beaucoup de zones d’ombre».
L’un des leurs porte-parole, Pape Meïssa Guèye, a déclaré : «De l’argent a été retiré irrégulièrement. Nous voudrions savoir les critères sur lesquels les autorités se basent pour donner des subventions à certaines associations et en priver d’autres.» Et il a annoncé dans la foulée, qu’une plainte sera déposée très prochainement à l’Office national de lutte contre la fraude et la corruption (Ofnac) pour «malversations financières» et «détournements d’objectifs».
En plus de cela, ces artistes comédiens, musiciens, et danseurs, qui se sont réunis hier au foyer de Wakhinane Nimzatt, ont déploré «le manque de considération» du maire Aliou Sall envers eux. «Avant son élection à la tête de la ville de Guédiawaye, il avait eu un reflexe que nous avions apprécié, de venir vers nous, pour mettre en place une stratégie pour la ville. Nous nous rappelons le forum que nous avions organisé chez lui et au cours duquel des recommandations fortes avaient été faites», s’est souvenu Pape Meïssa Guèye, par ailleurs initiateur de la nuit du slam. Il a ajouté que rien de ce qui avait été retenu lors de ce forum, «n’a connu un début d’exécution. Au contraire ; dès son élection, il a mis en place un bureau pour la culture. Malheu­reusement, ce bureau a plus servi à caser un camarade de parti qu’à travailler pour le développement des arts et de la culture».
Ces hommes et femmes de la culture exigent au surplus de Aliou Sall qu’il annule le festival de Guédiawaye qu’il compte tenir en octobre prochain. «Aujourd’hui, nous nous acheminons vers la fin de son mandat et voilà qu’il surgit pour nous parler d’un festival aux allures de grande manifestation politique. Nous ne saurions accepter l’organisation d’un festival politique, uniquement pour justifier un bilan culturel inodore, incolore et sans saveur», arguent-ils. Cependant, ils disent être disposés à collaborer avec l’institution municipale, mais aussi à lui faire face, «si elle persiste dans sa politique hasardeuse et incohérente». Pape Meïssa et ses camarades ont ainsi annoncé qu’après la fête de la Tabaski, ils vont organiser une marche, de la préfecture à la mairie de Guédiawaye.
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