La Guinée-Bissau, qui traverse depuis plusieurs années une crise politique et financière profonde, vient de lancer une opération de recrutement de volontaires. Cela fait 25 ans qu’une telle opération n’a pas eu lieu de manière officielle. Dans une Armée jugée pléthorique, la Cedeao et l’Union européenne notamment s’interrogent sur les raisons de ce recrutement.

Quelque 750 volontaires, âgés de 18 à 25 ans, viennent d’être appelés sous le drapeau, suscitant du coup des interrogations sur les raisons d’une telle opération, alors que le pays traverse une crise financière et politique profonde. Certaines institutions comme la Cedeao, l’Union européenne qui avait financé à coups de millions d’euros un projet de démobilisation, réclament des réformes, notamment la réduction des effectifs au sein de cette Armée.
Officiellement l’Armée bissau-guinéenne compte environ 4 500 hommes, mais en réalité il y en a deux, voire trois fois plus. Une Armée atypique où il y a plus d’officiers que de soldats. Une situation à l’origine de nombreux problèmes de commandement. La plupart sont des vétérans de la guerre d’indépendance qui rechignent encore à partir à la retraite.
Alors ce recrutement vise-t-il à résoudre cette préoccupation ? Rien n’est moins sûr. L’état-major, retranché derrière un mur de silence, a sélectionné parmi les demandes (2000) qu’il a reçues, des filles et des garçons aujourd’hui regroupés dans le centre de formation de Cuméré à 35 km de Bissau.
rfi.fr