En Guinée-Bissau, des milliers de partisans du Président José Mario Vaz ont manifesté hier, à Bissau, pour exprimer leur colère face aux sanctions appliquées par la Communauté économique des Etats d’Afrique de l’Ouest (Cedeao) à l’encontre de 19 personnalités bissau-guinéennes. Des partis politiques de l’opposition, le groupe des 15 frondeurs du Paigc, figuraient parmi les manifestants.

La caravane est partie du siège du Parti de la rénovation sociale (Prs) parcourant une distance d’environ 4 km et qui s’est terminée devant les locaux de la Cedeao, dans la périphérie nord, à mi-chemin entre la ville et l’aéroport de Bissau.
Victor Mandinga, ministre du Commerce du gouvernement sortant, est sur la liste des sanctionnés. Il était très remonté contre la Cedeao. «Il faut le dire. La Cedeao ne peut pas faire de la justice en donnant d’un côté la raison et de l’autre, son tort. Ce n’est pas acceptable. Ici, c’est une crise politique et les crises politiques, on les résout avec des élections et non pas avec des sanctions. Les sanctions vont nous amener à une position de radicalisation», a-t-il déclaré.
Les manifestants ont chanté l’hymne national et ont scandé des propos hostiles à la Cedeao. Un important dispositif des Forces de l’ordre a été déployé tout le long du parcours. Des soldats de la force de la Cedeao, solidement armés et postés sur le toit et les alentours immédiats du siège de l’organisation, étaient également visibles.
Pour le coordinateur du groupe des 15 frondeurs du Parti africain pour l’indépendance de la Guinée-Bissau (Paigc, au pouvoir), Braima Camara, la sanction est injuste et sans effet. «Pour nous, cette décision est fausse, injuste et sans effet. Chaque Bissau-guinéen peut circuler librement où il veut et quand il le désire», a-t-il souligné.
La manifestation s’est terminée, en début d’après-midi, et aucun incident n’a été déploré.
rfi.fr