Guinée – Durée de la Transition : L’absence de calendrier préoccupe la Cedeao et l’Onu

La mission de la Cedeao et de l’Onu envoyée en Guinée n’a pas eu l’effet escompté. Les diplomates espéraient repartir de Conakry avec une date limite pour la durée de la Transition. Mais, ce point de discorde reste entier.Par Malick GAYE
– En Guinée, les jours passent et le Colonel Mamadi Doumbouya reste droit dans ses bottes. Refusant de fixer la durée de la Transition, le militaire déroule son agenda. Il est en train de «récupérer les biens de l’Etat aux mains des anciennes autorités», en même temps, des consultations politiques ont lieu sur le sujet. La Cedeao et l’Onu se sont dit préoccupées par l’absence d’échéance pour un retour rapide des civils au pouvoir en Guinée, et ont réclamé à la junte un calendrier «dans les meilleurs délais», dans un communiqué publié hier jeudi. La mission Cedeao/Onu «note» que la junte n’a pas respecté le délai de 6 mois imparti en septembre 2021 par les dirigeants ouest-africains pour la tenue d’élections présidentielle et législatives. Elle est «très préoccupée par l’absence d’un chronogramme (calendrier) acceptable» de retour des civils à la direction des affaires. Elle exhorte les autorités dites de Transition à «fournir dans les meilleurs délais, un calendrier acceptable». Le Colonel Doumbouya a clairement signifié qu’il comptait prendre le temps nécessaire pour procéder à une «refondation» de l’Etat guinéen.
La fin de la mission Cedeao/Onu a été marquée par la diffusion sur les réseaux sociaux d’un calendrier politique à l’origine et aux finalités inconnues. Ce calendrier remet à mai 2025 l’élection présidentielle. Les autorités guinéennes se sont abstenues de tout commentaire sur ce document.
Traque des biens de l’Etat
Si la Cedeao n’a pas pu obtenir la durée de la Transition, l’instance ouest-africaine a pu s’enquérir de la tension sociale née de la traque des biens appartenant à l’Etat. «La mission a noté la hausse de la tension sociale récente causée par la récupération des biens de l’Etat par la Cour de répression des infractions économiques et financières. Elle exhorte les autorités à mener ces procédures conformément aux dispositions légales et réglementaires en vigueur en République de Guinée», lit-on dans le communiqué sanctionnant la mission conjointe.
Aly Touré, le procureur de la Crief, a reçu des menaces de mort. «J’ai reçu trois papiers glissés sous ma porte la nuit… J’ai saisi le commissariat le plus proche pour le constat. J’ai informé le ministre de la Justice, le Colonel Balla Samoura… toutes ces personnalités ont été informées. J’attends le retour de l’huissier de justice avec le constat pour porter plainte contre X», a-t-il déclaré hier.
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