En Guinée, les artistes s’impliquent dans la crise qui secoue depuis dix jours la ville minière de Boké où les populations locales, confrontées à d’énormes difficultés d’approvisionnement en eau potable et en électricité, se sont révoltées et ont barricadé la ville. L’artiste militant et engagé, Elie Kamano, et sa suite ont effectué un tour.
Au moment où Boké brûlait ces derniers jours et parce que les autorités locales avaient créé le vide, le reggaeman artiste engagé, Elie Kamano, a effectué une visite inopinée dans la région des mines : «Je suis parti parce que mandaté par ma conscience, je suis parti parce que fils de ce pays, je suis parti parce qu’une partie de la Guinée, à côté de nous, était en train de prendre feu. Ma mission, je remercie Dieu, je l’ai accomplie.»
Mission accomplie, même si la ville que Elie Kamano a découverte l’a beaucoup marqué : «J’ai vu une ville qui ressemble à une ville qui est en guerre, j’ai rencontré des jeunes surexcités avec des bandeaux rouges attachés, avec des machettes, des gourdins, qui disaient : «On va finir avec ce régime, toi tu es le bienvenu.».»
Devant cette situation, Elie Kamano adresse un message aux autorités guinéennes : «D’abord, le premier message, il y avait une absence totale des autorités sur le terrain, ce n’est pas normal. En pareille circonstance, la population a besoin d’un interlocuteur, de voir quelqu’un de confiance. On ne peut pas comprendre que nous, nous soyons aujourd’hui le centre de toute la richesse dont regorge ce pays et que nos populations soient dans une misère, dans une précarité qui ne dit pas son nom. Je comprends la frustration des populations de Boké. Le minimum, quand même, je suis de leurs côtés, le Président doit être en mesure de satisfaire les besoins les plus élémentaires.»
Pour sa part, la Plateforme nationale des citoyens unis pour le développement a, dans une déclaration, assuré la population de Boké de tout son soutien dans sa lutte pour son bien-être social.
rfi.fr