Après quatre scrutins, les cardinaux ont élu le successeur de François. Il s’agit de Mgr Robert Francis Prevost, proche collaborateur de l’Argentin, natif de Chicago, que l’on dit discret et réservé, et réputé être un modéré capable de concilier des points de vue divergents. Dans son premier discours, Léon XIV a appelé à «construire des ponts» à travers «le dialogue», à «aller de l’avant» «sans peur, unis, main dans la main avec Dieu et entre nous».

Fumée noire, fumée noire, fumée noire. Puis fumée blanche. Après juste 4 scrutins, le collège des cardinaux-votants pour l’élection du nouveau Pape n’a pas trop traîné pour porter son choix sur Mgr Robert Francis Prevost, qui devient le successeur de François. Ce jeudi 8 mai, il a été élu nouveau souverain pontife, sous le nom de Léon XIV. Il devient le 267e Pape, mais aussi le premier souverain pontife originaire des Etats-Unis. Make America great again ? Parrain de cette formule pour la grandeur des Etats-Unis, le Président américain Donald Trump a félicité Léon XIV, parlant d’un «grand honneur» pour le Peuple américain. «Quelle excitation et quel grand honneur pour notre pays», a-t-il ajouté, se disant «impatient» de rencontrer le nouveau chef de l’Eglise catholique.
Agé de 69 ans, Léon XIV est le Pape le plus jeune au moment de son élection, depuis Jean-Paul II (58 ans). Il fut précoce dans tout, car il a été ordonné Prêtre, en 1982, à seulement 27 ans. Licencié en théologie et détenteur d’un diplôme en mathématiques, le tout nouveau Pape a longtemps vécu comme missionnaire au Pérou, un pays où il restera de nombreuses années, où il a été aussi naturalisé. Il revient à Chicago, en 1999, comme Supérieur provincial des Augustins du Midwest, puis Prieur général en 2001. En 2014, le Pape François le nomme Administrateur apostolique du Diocèse de Chiclayo, dans le Nord du Pérou. Comme François, il connaît l’Amérique latine dont il a été le président de la Commission pontificale et Préfet du puissant Dicastère des évêques, chargé de nommer les évêques du monde entier. Il a obtenu ces rôles durant l’année 2023, après avoir été nommé par le Pape François lui-même. A ce poste stratégique, il avait succédé au Cardinal canadien Marc Ouellet, accusé d’agression sexuelle, qui avait démissionné pour raison d’âge.

Proche de François
Idéologiquement, il se rapproche de Pape François, jugé progressiste. Comme son prédécesseur, il fut d’accord pour une évolution de la pratique qui permet aux personnes catholiques divorcées et remariées civilement de recevoir la communion. Par contre, il avait des réserves sur la question des personnes Lgbtqia+, affichant même des inquiétudes face à la culture occidentale qui favoriserait «la sympathie pour des croyances et des pratiques contraires à l’Evangile», faisant directement référence «au mode de vie homosexuel».
Crayonné comme un homme discret, voire timide, le sexagénaire parle français, italien, espagnol et anglais. Durant son Pontificat, les questions de paix, de migration seront au cœur de ses homélies. Durant son premier discours, le premier Pape américain de l’Histoire a également appelé à «construire des ponts» à travers «le dialogue», à «aller de l’avant» «sans peur, unis, main dans la main avec Dieu et entre nous». Ces recommandations vont-elles tomber dans des oreilles réceptives dans un contexte où les conflits sanglants se multiplient, notamment en Palestine, au Soudan, en Ukraine ? En tout cas, les différents dirigeants l’espèrent. Le Président Bassirou Diomaye Faye souhaite à «Sa Sainteté Léon XIV et à toute la Communauté catholique, un Pontificat rempli d’accomplissements et de bénédictions, sous le signe du dialogue interreligieux, de la paix et de la fraternité humaine». Emma­nuel Macron, lui, a plaidé pour que «ce nouveau Pontificat soit porteur de paix et d’espérance», et a adressé un «message fraternel» au Pape, ainsi qu’«à tous les catholiques». Alors que le Président russe, Vladimir Poutine, a déclaré, de son côté, être «sûr» qu’un «dialogue constructif» se poursuivra avec le nouveau dirigeant du Vatican. Le chef de l’Etat ukrainien, Volodymyr Zelensky, a, pour sa part, espéré que le Vatican continuera à soutenir «moralement et spirituellement» Kiev pour «rétablir la justice et parvenir à une paix durable» avec Moscou. Le chef de l’Onu, António Guterres, a, lui, souligné le besoin de voix «fortes» en faveur de la paix.
Il faut noter que le nouveau Pape présidera la prière du Regina Coeli, dimanche à midi, depuis le balcon de la Basilique Saint-Pierre, et rencontrera, lundi matin, les journalistes au Vatican, a précisé le directeur du service de presse du Saint-Siège, Matteo Bruni.