Le collectif pour l’extension du village traditionnel de Ngor veut 50 hectares de l’assiette foncière de l’aéroport Léopold Sédar Senghor. Ce groupement explique que le village est une «bombe à retardement» car «5 mille personnes y vivent au km²».

L’assiette foncière de l’aéroport Léopold Sédar Senghor fait l’objet de convoitises depuis que l’essentiel du trafic aérien a été déplacé à Diass. Le collectif pour l’extension du village traditionnel de Ngor souhaiterait en obtenir 50 hectares pour désengorger la commune. Son président a expliqué devant la presse que «Ngor est coincé entre l’enclume de l’avancée de la mer et le marteau de l’absence d’espaces vitaux. Le village traditionnel souffre et suffoque, car surpeuplé, avec une population estimée à près de 25 mille habitants sur une superficie de 4,5 km2, pour une densité de 5 mille habitants au km²».
Fort de ce constat, le collectif dirigé par Mamadou Ndoye souhaite «l’affectation de 50 hectares pour y recaser des populations et y développer des projets structurants». Car, le village est assis sur «une bombe à retardement», assure-t-il. La promiscuité des lieux pose un problème de santé surtout en cette période de pandémie. «Cette surpopulation est la cause de tous nos maux liés à l’environnement, aux problèmes sanitaires, à la promiscuité, à la dégradation des mœurs et à la délinquance», a déclaré Mamadou Ndoye.
Il estime que Ngor a droit à un environnement sain sur ses ressources naturelles et son patrimoine foncier. Par conséquent, le collectif demande à Macky Sall «de répondre favorablement à la demande» tout en lui rappelant qu’en «2012 lors de la campagne présidentielle, il avait formulé à plusieurs reprises la promesse de (leur) attribuer une partie de l’espace situé dans la zone aéroportuaire après avoir dénoncé l’irrégularité de ses occupations».
Il faudrait néanmoins indiquer que face aux nombreuses convoitises, une décision du Conseil des ministres avait déjà décidé de la répartition de l’assiette foncière libre de l’aéroport. Si 30 ha ont été destinés à constituer un espace vert pour la ville de Dakar, la Caisse de dépôts et consignations (Cdc) a de son côté, acquis au prix fort, une soixantaine d’hectares qu’elle devrait viabiliser et commercialiser. On se demande si, avec tout cela, il reste encore un espace susceptible d’être attribué par le chef de l’Etat, pour satisfaire les populations de Ngor…