Sa consigne de vote est attendue par certains candidats de l’opposition. Mais Wade campe sur sa position. Il reçoit les quémandeurs, mais les déçoit. Quoique certains d’entre eux continuent de croire à une «dernière minute». Il avait appelé à brûler les cartes d’électeur, mais s’est vite rendu compte que son ndigël n’est pas passé et ne passera pas. Alors, mercredi, après la réunion du Comité directeur, il a changé de fusil d’épaule, mais pour dégainer encore. Mais cette fois-ci, au-delà de saccager les bureaux et bulletins, il veut faire annuler le scrutin. Il ne prône pas le boycott, mais ses sorties pourraient cependant influer le taux de participation. En vérité, cette ambiance de tension et ce spectre de violence qu’il crée pourraient installer la peur chez certains citoyens. Par conséquent, il y en a qui préfèreront ne pas faire le déplacement pour accomplir leur devoir. Il y aurait alors une abstention imposée par un non-candidat et qui ne ferait pas forcément l’affaire des candidats de l’opposition. Ce, alors que tout le monde invite les citoyens à aller retirer leurs cartes. Voilà pourquoi les quatre candidats devraient se dresser contre le mot d’ordre de Wade. Car, au cas où nombre d’électeurs n’auront pas à voter, ils n’auront pas à arguer des difficultés de distribution des cartes. C’est d’autant plus grave que la dernière sortie du Secrétaire général du Parti démocratique sénégalais est prise très au sérieux par les autorités qui semblent en mesurer les effets sur la régularité du scrutin. Parce que justement, l’Etat, qui mettait les déclarations incendiaires de Wade dans le panier de la plaisanterie, a l’obligation et la responsabilité de rassurer les citoyens. Et, c’est apparemment ce qu’il a compris en publiant hier un communiqué mettant en garde tous ceux qui auraient l’intention de répondre aux appels au sabotage du «Pape du Sopi».

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