«La problématique environnementale est l’une des questions cruciales de notre temps et qu’elle représente une menace pour toute l’humanité et la planète entière. Et la prise en compte de ces enjeux doit conditionner aujourd’hui les modes de production et d’utilisation des ressources planétaires.» C’est l’appel fait hier par la présidente du Haut-conseil des collectivités territoriales (Hcct), Mme Aminata Mben­gue Ndiaye, qui précise que les changements climatiques provoquent des bouleversements radicaux dans les modes de vie et créent des conflits de tout ordre, notamment sur les ressources naturelles. Et le Hcct, qui adossé sur son plan stratégique quinquennal, a élaboré sa deuxième session de l’année 2023, sous forme d’avis, de recommandations et de contribution scientifique à l’action gouvernementale, des stratégies de réponse territoriale impliquant les acteurs économiques territoriaux. «Les collectivités territoriales doivent être préparées à relever les défis inhérents aux changements climatiques et à la gestion des ressources naturelles», a-t-elle déclaré, estimant qu’elles sont à même de favoriser de nouvelles formes de contractualisation entre les différents acteurs dans l’optique d’une co-construction d’une politique de développement durable des territoires. «En sus de ces considérations, ce thème est aussi un axe majeur du Plan Sénégal émergent (Pse) consacré par la Constitution de 2016 qui indique que les ressources naturelles sont la propriété du peuple», a souligné Mme Aminata Mbengue Ndiaye. D’après elle, ce thème est en phase aussi avec celui des festivités nationales du 4 avril dernier et des diverses préoccupations formulées par le Comité national de l’Initiative pour la transparence dans les industries extractives (Cn-Itie) Sénégal, à la veille de l’exploitation du gaz et du pétrole offshore. «Ressources naturelles et gouvernance des territoires», a été le sujet des discussions. Aux yeux des conseillers territoriaux, les ressources naturelles appartiennent au Peuple et l’exploitation et sa gestion doivent se faire dans la transparence et de façon à générer une croissance économique, à promouvoir le bien-être de la population en général et à être écologiquement durables. «L’Etat et les collectivités territoriales ont l’obligation de veiller à la préservation du patrimoine foncier», assure Mouhamadou Mouloud Diakhaté, président de la Commission n°1 du Hcct, rappelant également que le Haut-conseil s’est interrogé autour de la participation des collectivités territoriales concernant la gestion des biens des terroirs. Et il révèle que le résultat est que la relation entre les grandes entreprises industrielles qui opèrent sur le terroir avec les collectivités territoriales est très faible. «Donc, nous allons travailler à leur renforcement, mais aussi utiliser le billet de la responsabilité sociétale des entreprises comme instrument de développement de l’économie sociale et solidaire dans les territoires», a dit M. Diakhaté.

Tout compte fait, le Haut-conseil des collectivités territoriales (Hcct) veut ainsi parvenir, au terme de ses assises, à ce que la responsabilité sociétale des entreprises soit un levier pour permettre une bonne mobilisation des collectivités territoriales de prendre la pleine mesure du changement de paradigme introduit par l’exploitation des ressources naturelles.
Par Ousmane SOW