L’Armée nationale du Sénégal a perdu hier un de ses plus vaillants soldats, le Général de Brigade (3ème Section Cr) Amadou Abdoulaye Dieng, un patriote émérite et militaire intrépide qui, sa vie durant, a rendu d’éminents services pour hisser toujours plus haut le drapeau national.
Il était d’une génération de soldats dont le courage, l’engagement et l’esprit de sacrifice n’accusaient aucune limite tant qu’il s’agissait de défendre l’honneur de la Patrie et de préserver l’humanité dans tous les théâtres d’opération. Il y a laissé des marques indélébiles comme savent le faire, depuis la nuit des temps, les fantassins de sa trempe. Sont de ceux-là : les Colonels Salif S. Hann, Almamy Tamba, Tamsir Bah, les Généraux Amadou B. Ly, Daouda Niang, Coumba D. Niang….
Commandant de la zone militaire du Sénégal oriental, Amadou A. Dieng épaulé par le Commandant Boubacar Wane, a effectué une entrée foudroyante, en août 1981, à Banjul capitale de le Gambie, alors en proie au banditisme sanguinaire de Kukoi Samba Sanyang qui entendait destituer le Président Daouda K. Diawara.
Promu Gouverneur de la région de Ziguinchor, sensiblement secouée par l’irrédentisme déclenché en décembre 1982, le General Amadou Abdoulaye Dieng y a entrepris une mission d’envergure avec le soutien de l’Etat-major, et était en passe de neutraliser les maquisards qui semaient la terreur. N’eut été la forte propension du Président, Abdou Diouf, à céder aux pressions des lobbys dont la nébulosité contribuait au renforcement du banditisme, le Général Ama­dou Abdoulaye Dieng et l’Etat-Major auraient fini de pacifier totalement la région sud du Sénégal. Les maquisards qui se réclamaient du mouvement des forces démocratiques de la Casamance (Mfdc) lui vouaient un grand respect. Le doyen Sidy Badji, leur commandant en chef, et Léopold Sagna, son adjoint, connaissaient bien la valeur intrinsèque du Général Amadou Abdoulaye Dieng pour avoir été sous ses ordres au camp Archi­nard de Dakar.
Au terme d’une carrière professionnelle bien remplie et d’une vie fortement imprégnée de valeurs immaculées, le Géné­ral Amadou Abdoulaye Dieng s’en est allé sans tambours ni trompettes, répondant ainsi à l’appel d’un autre drapeau ; celui des jardiniers distingués par le Seigneur au paradis, sous les ordres du Prophète Muham­mad (Psl).
Nous invitons toutes les forces de défense et sécurité à s’approprier dignement du legs que le General Dieng leur a transmis : bien servir la patrie sans complainte ni murmure.
Mbagnick DIOP
Journaliste-consultant