L’intersyndicale des travailleurs de l’hôpital de la Paix, l’une des principales structures sanitaires de Ziguinchor (Sud), a décrété un nouveau mot d’ordre de 24 heures renouvelables après un mouvement d’humeur de dix jours lié à la non-satisfaction de leur plateforme revendicative. Arborant des brassards rouges, des centaines de travailleurs ont investi dès les premières heures de la matinée, la grande cour de l’hôpital pour répondre à l’appel des quatre organisations syndicales réunies lundi en Assemblée générale.
«Nous en sommes à notre dixième jour de mouvement d’humeur. Nous sommes en train de nous battre pour que l’hôpital ne sombre pas. Le combat va être à la fois dur et long. Nous vous demandons de vous armer de courage pour remporter la bataille», a lancé Dr Valentin William, l’un des délégués du personnel.
Au cours de cette Assemblée générale, les responsables syndicaux sont longuement revenus sur leur plateforme revendicative en listant les difficultés auxquelles ils font face. «Depuis deux mois, les motivations internes ne sont plus payées. Les primes de transport, les heures supplémentaires, les indemnités de fonction, les appuis au logement, les astreintes de plus de sept mois ainsi que les ordres de mission ne sont plus payés depuis quelques mois», a listé Jérôme Henry Diouma Diagne, un responsable syndical.
«Depuis novembre 2016, les cotisations sociales ne sont pas versées au niveau de l’Ipres et à la Caisse de sécurité sociale. Nous exigeons le versement sans délai de toutes ces cotisations», a poursuivi Emile Badji Goudiaby, un autre responsable syndical.
D’autres revendications sont liées à la «récurrence des ruptures en consommables, le mauvais fonctionnement des services, le défaut de nettoiement dans une structure où on manipule du sang, l’étanchéité des bâtiments, le défaut d’éclairage du site et une voirie inachevée». «Au niveau du laboratoire, sur 25 examens déclarés, seuls quatre sont disponibles du fait des ruptures notées dans la pharmacie qui manque de transfuseurs, de seringues, de compresses, de perfuseurs, de champs opératoires, de casaques et de kits pour procéder à la césarienne», a expliqué Bakary Diémé, responsable du Syntras à l’hôpital de la Paix.
Interpellé par des journalistes sur le mouvement d’humeur des travailleurs, le Directeur général de l’hôpital de la Paix, Fadel Sarr, a reconnu «quelques difficultés liées à des retards dans la mobilisation des ressources financières». «Mais nous sommes en train de faire des efforts dans la gestion des carrières avec la signature de plusieurs contrats à durée indéterminée. Pour le versement des cotisations sociales, nous avons signé des conventions avec les institutions de prévoyance qui ont même accepté de nous proposer des moratoires», s’est défendu Fadel Sarr.
Aps