Venu pour la première fois au Sénégal  dans le cadre de la finale de la 4ème édition du festival «Hip-hop en couleurs», disputée samedi dernier au Grand Théâtre, le chanteur international comorien, Goulam, a dit toute son admiration pour les musiciens sénégalais, Diéba et Viviane Ndour. Il envisage d’ailleurs des duos avec ces artistes.Vous êtes surnommé «le soignant des cœurs», du fait  des messages d’amour et des textes romantiques que vous  véhiculez  à travers vos chansons. Pour­quoi chanter l’amour ? 

C’est simple ! La vie et l’enfance que j’ai eues, l’enfance que j’ai reçue de ma propre famille, de mes proches, et aussi la musique que j’ai écoutée, la musique que mes parents écoutaient, la musique que mon entourage écoutait. Forcément ce que j’entendais, c’est ce qui m’a influencé pour chanter l’amour. Je suis une personne qui a reçu et qui donne beaucoup d’amour certainement. Même si j’évolue dans d’autres styles, je reste toujours la personne qui donne de l’amour. Maintenant le registre ou le style musical, que ce soient du reggae, du hip-hop, ça n’a pas d’importance. Le plus important, c’est le fond des paroles et l’authenticité de ce que l’on dit.

Le confinement dû à la pandémie du Covid-19 a été un mal pour un bien pour vous dans la mesure où ça vous a aidé à propulser votre carrière ? 
Tout au début du confinement, pour moi c’était quelque chose de négatif par rapport à la musique. Puisque tout le monde était dans l’actualité du Covid-19, c’était réel. Au niveau des chartes, tout dégringolait. Et puis au final je pense que c’était une pure coïncidence que je sorte une chanson exactement à ce moment du Covid. Pour moi, ça a été quelque chose de positif paradoxalement. Parce que ça m’a permis de propulser la chanson que j’ai sortie. Je me considère comme un artiste qui a été propulsé par les réseaux parce que forcément, je ne suis pas passé par des télécrochets, je ne suis pas passé par des émissions pour pouvoir être sous le feu des projecteurs. Oui pour moi, les réseaux sociaux ont été quelque chose de positif pour pouvoir promouvoir ma musique.

Aujourd’hui, vous êtes pour la première fois au Sénégal grâce au festival Hip-hop en couleurs. Quel message souhaitez-vous délivrer aux jeunes artistes qui doivent s’y produire ?
Je remercie la structure Premiers pas pour m’avoir honoré à la finale de ce grand concours. Je me sens dedans. Je suis passé par là aussi, je suis un artiste. Aujourd’hui, c’est une chance de faire de bonnes choses, de belles choses, de se projeter. Il faut savoir où on veut aller, se projeter, dans quatre à cinq ans comment voulons-nous être ? Surtout arrêter de croire que la musique c’est juste un jeu, mais en fait c’est un métier à part entière. Il y a des engagements, il y a des retombées financières, on peut arriver à faire de grandes choses grâce à la musique. Mais il faut le faire sérieusement. Il y a un corps de métier qui tourne autour de la musique, il n’y a pas juste l’artiste qui chante, il y a le management. Et tout ça ce sont des métiers qui s’étudient qu’il faudra prendre au sérieux.

Qu’est-ce qui vous poussé à embrasser une carrière de musicien ?
L’idée de faire de la musique m’est venue du fait que mes parents étaient dans la musique. Mon père jouait de la guitare, et ça a commencé comme ça. Il nous a mis dans le bain très tôt.

Comment êtes-vous parvenu à faire de la variété musicale en jouant du reggae, du zouk ?
Tout simplement la musique que j’écoutais lorsque j’étais enfant, j’écoutais toutes sortes de musiques en fait. Les Comores, c’est un peu une plaque tournante de la musique. Beaucoup de mu­siques, que ce soit de l’Afrique de l’Est, de l’Afrique de l’Ouest, de l’Occident, vraiment on écoute de tout.  Moi j’ai écouté beaucoup de reggae, beaucoup de zouk, beaucoup de variétés françaises, beaucoup de mu­sique africaine. Je pense c’est ça qui donne ma variété de musique. J’ai trois Ep, mais pas encore d’album. On prépare ça dans un an. Sinon il y a un Ep qui sort en janvier.

Votre carrière démarre en 2013, mais elle a tardé à connaître son envol. N’est-ce pas un peu paradoxal ?
C’est parce que tout simplement, je suis allé en France, j’ai fait des études d’ingénieur informatique. Je me suis concentré sur mes études pendant cinq années. J’ai dû travailler dans l’informatique avant de me convertir dans la musique. Mes études avaient pris le pas sur ma musique parce que c’étaient mes parents m’ont inculqué ces valeurs. C’était important pour eux que je fasse des études. Parce que lorsque j’ai eu mon Baccalauréat, on m’a payé mes études pour aller en France. C’est une manière de les honorer en faisant ces études-là. Et chose que je trouve aujourd’hui très utile, que ce soit dans la parole, le management, la création de société, ce sont des connaissances qui me servent aujourd’hui. Surtout l’informatique se lie à la musique. Et au niveau de la production, c’est quelque chose qui m’a beaucoup aidé aussi à construire mon propre studio. Au final, je me suis rendu compte qu’ils avaient raison du fait m’avoir fait faire des études. Ça m’a beaucoup apporté aujourd’hui.

Vous avez fait part de votre intention de faire des duos avec les artistes sénégalais. Qui seront ces artistes avec lesquels vous voudriez faire des duos ?
Je vis en France jusqu’à présent. J’aime beaucoup ce que font Diéba et Viviane Chidid Ndour. J’envisage de faire des duos avec eux.
Propos recueillis par Amadou MBODJI (ambodji@lequotidien.sn)