Ils ont décidé de ranger leurs blouses et stéthoscopes pour 48 heures renouvelables. Les internes et anciens internes des hôpitaux ont trouvé ce moyen pour attirer l’attention des autorités et sensibiliser l’opinion sur leurs conditions exécrables de vie et de travail. Ils s’en sont expliqués hier.

Problème de statut, vétusté des logements, insertion professionnelle, revalorisation des émoluments et des primes de garde : l’Association des internes et anciens internes des hôpitaux du Sénégal (Aiaihs) a listé, hier vendredi, une série de revendications à l’origine de son mouvement d’humeur.
«Ces revendications justifient la grève de 48 heures renouvelable décrétée par l’association depuis mercredi», a déclaré Goumbo Diop, Secrétaire général de l’Aiaihs, lors d’un point de presse au Centre hospitalier universitaire de Fann.
Selon lui, «les revendications légitimes comportent plusieurs points réticulaires de l’interne. Parmi lesquels l’absence du statut de reconnaissance par les autorités administratives».

Il a relevé que «les textes qui régissent le fonctionnement de l’internat sont obsolètes et ne permettent aucune reconnaissance dans le système de santé publique».

Goumbo Diop a aussi déploré l’état de vétusté des logements des internes à l’hôpital Fann. «Et, nous tenons pour responsable le ministère de tutelle, pour tout ce qui en  découlera», a-t-il dit.

L’autre point, selon le jeune interne, est relatif au problème «d’insertion professionnelle des diplômés». L’association exige des autorités étatiques «une politique de recrutement qui valorisera les compétences des anciens internes pour répondre aux besoins criards du secteur de la santé».

Il a également évoqué un problème de revalorisation des émoluments et des primes de garde. «Nos émoluments sont bien en deçà de nos responsabilités et de notre charge de travail. C’est un manque de considération alarmant», a-t-il fustigé.

M. Diop a appelé à la révision immédiate du programme scientifique des concours avec, selon lui, «un ajustement des dates de concours pour s’aligner sur le calendrier universitaire».

Il a déclaré que «l’Aiaihs restera disponible à tout appel au dialogue pour une meilleure collaboration afin de trouver des solutions plus durables, pour sauver l’internat et le système de santé sénégalais».

Prenant part au point de presse, le professeur Abou Sy, ancien interne et président de l’Aiaihs, a soutenu qu’en écoutant «la plateforme revendicative de nos jeunes collègues, on se rend compte que c’est la même plateforme revendicative que nous avions, nous-mêmes, eu à défendre».

Il a ainsi rappelé le «prestige» qu’avait l’internat de la Faculté de médecine, de pharmacie et d’odontostomatologie (Fmpos) de l’université Cheikh Anta Diop de Dakar, qu’il qualifie de «la crème de la crème», avant d’appeler à une prise en charge des revendications des internes.
Aps