Les travailleurs de la justice pensent que c’est le Pr Ismaïla Madior Fall qui les empêche de jouir des accords signés avec le président de la République. Pour ce motif, ils exigent son départ du ministère de la Justice. Ils comptent se radicaliser dans leur lutte, si le gouvernement ne revient pas à de meilleurs sentiments, en paralysant tout le système judiciaire à partir du 26 décembre prochain.

Par Justin GOMIS

Les travailleurs de la justice ne veulent plus de Ismaïla Madior Fall à la tête du ministère de la Justice. Ils ont demandé hier, au cours du sit-in qu’ils organisé, le départ de M. Fall. Ils lui reprochent d’être l’obstacle au respect des accords signés avec le président de la République. «Nous pensons que c’est le ministre de la Justice, Ismaïla Madior Fall, qui s’est dressé comme une montagne devant nos intérêts. Au lieu d’être le relais, le porte-parole des travailleurs de la justice auprès du Président et des autres ministères afin que nos actions portent leurs fruits, il a choisi de se dresser contre nous en fossoyeur des intérêts des travailleurs de la justice. Nous avons constaté que depuis que nous avons pris nos engagements avec le Président le 3 avril (dernier), aucun de ces engagements n’a été respecté. Il en est de même pour la mise en solde basée sur nos régimes indemnitaires. Nous avons constaté un retrait de ces dits montants alors que le gouvernement avait pris l’engagement de les respecter à hauteur de 40%», a déploré Mouhamadou Moustapha Lô. Pour ce greffier au Tribunal Hors Classe de Dakar, depuis que le professeur Ismaïla Madior Fall est à la tête du ministère de la Justice, «rien ne marche». Il ne fait que tergiverser dans sa démarche, constate-t-il, en les mettant dans un embarras total. Et pour s’extirper de cette situation, les travailleurs de la justice exigent tout simplement son départ du ministère de la Justice.
Toutefois, ce désir de faire partir leur ministre de tutelle ne les empêche pas d’agir dans la légalité. Selon toujours le porte-parole du jour, le Syndicat des travailleurs de la justice a déposé un préavis, depuis le 26 novembre, et qui prend effet à partir du 26 décembre. Mais d’ici cette date butoir, si le gouvernement ne répond pas à leurs préoccupations, ils vont procéder à un arrêt total du travail en paralysant tout le système judiciaire. C’est tout le sens de leur sit-in d’hier pour rappeler au gouvernement ses engagements et lui lancer aussi un avertissement afin qu’il tienne ses promesses. Les travailleurs de la justice reconnaissent tout de même la sensibilité du secteur de la justice et le préjudice qu’ils peuvent causer aux populations. «Nous savons qu’en bloquant les services nous causons un préjudice aux citoyens qui viennent chercher des actes», a fait remarquer Mouhamadou Moustapha Lô qui pense qu’ils n’auront pas de choix s’ils sont poussés à l’extrême.
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